C’est ce mercredi 15 mars que les députés et sénateurs retrouvent le parlement à Kinshasa sur fond d’une crise politique qui ne dit pas son nom. Mais la question, c’est comment ces élus du peuple vont -ils se comporter devant l’incertitude d’organiser les élections présidentielles et législatives prévues en 2017 dans le pays avec budget austère et largement insignifiant, le doute sur la mise en œuvre du compromis politique obtenu entre le pouvoir et l’opposition sous la médiation des évêques catholiques, l’insécurité généralisée dans l’espace Kasaï et la partie Est du pays ainsi que la grogne sociale occasionnée par la dépréciation de la monnaie locale qui s’échange à ce jour à 134.000 contre 100 dollars américains.
Contacté par Cas-info, un député de la Majorité présidentielle, estime que l’urgence pour en ce moment, c’est l’adoption de la loi des finances de l’exercice 2017 qui n’a pas été examiné lors de la session budgétaire de 2016 suite à la démission du gouvernement Matata. Il sera également question en second lieu, d’examiner et d’adopter le projet de loi sur la répartition des sièges, indispensable à l’organisation des élections. Mais ce projet de loi ne peut être élaboré qu’après la finalisation complète de l’enrôlement des électeurs.
Mais l’opposition de son coté, persiste que la priorité reste l’application de l’accord du 31 décembre qui devra se concrétiser par la nomination d’un Premier ministre, issu du Rassemblent. C’est ce nouveau chef du gouvernement qui devra défendre le budget 2017 et non Samy Badibanda.
Ce qui est vrai, à Kinshasa, la méfiance s’installe de plus en plus entre les dirigeants et la population. Moins sont ceux qui espèrent que les députés peuvent accélérer les choses dans le sens de la résolution de leurs soucis quotidiens. « Avec un budget évalué à cinq cent milliards et sept cent millions de Francs Congolais (4,5 milliards de dollars américains), qu’est ce que la population peut espérer », s’est exclamé un fonctionnaire de l’administration publique devant un distributeur électronique.