C’est un coup dur pour les autorités congolaises qui attendaient ce qui allait être une visite à dimension internationale retentissante. Mais François ne viendra pas. Dans une interview au journal allemand Die Zeit cité par Jeune Afrique, le Pape explique les raisons de cette annulation : « Il était prévu d’aller dans les deux Congo, mais, avec Kabila, ça ne va pas, je ne crois pas qu’on puisse y aller », peut-on lire dans cet extrait.
Au plus fort de la crise politique née de l’absence des élections et du maintien au pouvoir du chef de l’État, le souverain pontife avait reçu Joseph Kabila au Vatican le 26 Septembre 2016, soit, une semaine après les violentes manifestations des 19 et 20 Septembre. François avait alors souligné l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses.
Depuis, les relations entre le pouvoir congolais et l’église catholique sont restées mitigées. Si le chef de l’État a fait appel en Novembre aux bons offices de la Conférence épiscopale nationale (Cenco), fin décembre, soit, après la fin officielle de son mandat, Joseph Kabila a été violemment pris à partie par le Cardinal Laurent Monsengwo.
« Le fait de prendre le pouvoir par les armes ne justifie pas qu’on ne puisse le quitter que par les armes », avait marté le prélat dans son homélie de Noel en rappelant aux autorités qu’il était révolu le temps où on cherchait à conserver le pouvoir par les armes en tuant son peuple.
En annulant la case RDC de son agenda africain devant le conduire prochainement seulement au Soudan du Sud, François ajoute encore un peu plus de pression sur Kinshasa. Alors que les négociations censées sortir le pays de la crise sont au point mort.