Godefroid Makale, analyste indépendant
La terre compte de bons dirigeants, des leaders visionnaires mais aussi des princes imbus d’eux-mêmes. Peu importe leur posture, appartenance politique, position dans la société, ce sont eux qui ont fait la grandeur de leur pays en accroissant le bien-être de leurs habitants, en favorisant la paix avec leurs voisins ou, au contraire, en détruisant leur nation et par ricochet en faisant le malheur de leur peuple et des pays voisins par la guerre, la destruction, la haine et le mensonge.
L’histoire de l’humanité renseigne qu’à tous les coups, ces mensonges privent le peuple de son droit au bien-être social et attirent souvent son malheur. Oui, pour ces genres de dirigeants, méfiez-vous !
En RDC, surtout pendant l’année électorale, ces protagonistes politiques apparaissent pour débiter des contre-vérités à tout-va.
Allégations infondées !
En effet, à quelques mois des joutes électorales, certains politiciens propagent des faussetés dans l’optique de tromper le peuple congolais. En perte de vitesse politiquement, voyant leur échec patent, certains prennent des positions alambiquées, afin de discréditer le processus électoral en portant des allégations graves sur les opérations mises en œuvre par la CENI. C’est facile de le faire, mais, cela s’avère contre productif.
A titre d’exemple, lors de sa récente sortie médiatique devant les journalistes Jean-Marie Kassamba et Israël Mutala , Martin FAYULU MADIDI -Président du parti politique dénommé Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Ecidé)- a, intentionnellement, tenté de désorienter les citoyens congolais, en propageant des faussetés sur la personne de Denis KADIMA KAZADI, Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, son Bureau, ainsi que sur l’ensemble de travail qu’il effectue en vue d’organiser « de bonnes élections ».
La tribune du président de l’Ecidé intitulée «chronique d’une fraude électorale préparée en sept épisodes », probablement le fruit de son imagination, l’a davantage cloué au pilori, du fait qu’il a étalé au grand jour, quelques insuffisances concernant l’audit du Fichier électoral, le code électoral congolais mais surtout la technicité de la CENI. Pourtant, celle-ci fait désormais l’unanimité dans des salons ouatés diplomatiques.
Rien que la vérité !
A ce jour, les politiciens ne doivent plus continuer à dissimuler la vérité au peuple. Dans sa chronique, FAYULU MADIDI a signifié, en parlant de l’audit externe du Fichier électoral, que nulle part dans le rapport, on donne le chiffre initial d’enrôlés. Ce qui est totalement faux.
Premièrement, le peuple doit savoir que l’audit externe du fichier électoral n’est pas une obligation légale. Néanmoins, cela fait partie de bonnes pratiques électorales.
La CENI, tout au long de ce processus, s’est voulue transparente en gardant un contact quasi-permanent avec toutes les parties prenantes. Les personnes vivant avec Handicap dont les malentendants, n’ont pas été oubliées. Plusieurs cadres de concertations ont été organisés pour cela. En ce qui concerne la mission d’audit externe du Fichier électoral, la CENI avait lancé un Avis d’Appel à Candidatures.
Le bureau de la CENI, au grand complet, s’était réuni pour examiner la question en lien avec le recrutement des prestataires devant entreprendre cet audit. Ceux qui ont été choisis remplissaient les critères. Les 5 experts ont été sélectionnés. KADIMA n’a rien influencé et n’a pas invité « ses amis ». Il ne peut être accusé d’être un expert connu dans et hors du continent. Ces experts ont d’ailleurs rencontré les parties prenantes, question de prendre en compte leurs préoccupations sur le processus électoral. Certains ont préféré faire le mort…
Deuxièmement, le fichier électoral a été audité et jugé fiable. Et les conclusions du rapport ont été dévoilées. Parmi lesquelles, il y a la publication par la CENI, avant la période de campagne électorale, de l’Atlas des centres d’inscription pour permettre aux candidats et aux parties prenantes d’accéder et utiliser les informations cartographiques ; l’organisation régulière des réunions des cadres de concertation avec les parties prenantes afin de bâtir la confiance. Conformément aux recommandations de la mission mixte, FAYULU et d’autres leaders ont pu rencontrer le vendredi 30 juin 2023, Denis KADIMA. Une date symbolique.
Après cela, la CENI a procédé, conformément à son calendrier, ouvert ses bureaux de réception et de traitement des candidatures pour la députation nationale. L’accusation selon laquelle, « les gens ont continué à déposer les dossiers malgré la fermeture des BRTC consacrés à la députation nationale », la CENI a fait montre de flexibilité en vue d’assurer une inclusion optimale, si pas maximale, des candidats, y compris ceux de l’opposition. L’état des infrastructures, l’irrégularité des vols d’avion, ont nécessité de la compréhension.
Transparence et crédibilité
Pour ceux qui réclament un nouvel Audit externe du Fichier électoral, cela peut, sans doute, entraîner un glissement. Qu’à cela ne tienne, il serait préférable que l’audit citoyen soit mené par la CENCO à la suite de la publication conformément à la loi, par la CENI des listes des électeurs. Au stade actuel, la CENI est certainement occupée pour consacrer le rare temps à cette activité.
Après trois échéances qui ont apporté une expertise avérée et des compétences techniques remarquables et reconnues, la CENI s’est attaquée aux lacunes constatées dans l’exécution de différentes opérations tout au long des cycles derniers.
La CENI de Kadima a amélioré le processus en prenant en compte les observations et recommandations faites par les missions d’observation électorale et les autres parties prenantes. Elle a tiré les leçons du passé, consolidé les acquis et enfin innové.
Il convient de rappeler que la CENI s’est rendu la tâche difficile en augmentant les mesures de sécurité dans la mise en œuvre de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs. Pour une CENI qui veut tricher, cela est très étrange.
La même CENI qui veut tricher a participé à la rédaction de la disposition dans la loi électorale qui l’oblige à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote. Elle a également instauré l’observation à long terme.
Cette CENI mérite le soutien de tous et n’a pas besoin d’être distraite de sa mission qui est celle d’organiser les élections le 20 décembre 2023 prochain et ainsi respecter le délai constitutionnel.