Par Siméon Isako
Pas de nouvelles offre dans la sphère politique congolaise mais d’une manière nouvelle, si ce n’est qu’on recycle, les mêmes méthodes et pratiques avec les hommes qui s’interchangent les rôles. À quelques exceptions près, des foyers de tensions réels, provoqués ou inventés de toute pièce sont activés.
C’était déjà le cas, pour rappel, en 2006 avec Jean-Pierre Bemba. Candidat Président de la république, le « Chairman » du MLC, surnommé « Baïmoto ou encore Igwe » « était carrément l’homme de la situation, « aza mwana Congo » (il est fils du pays), chantait-on à l’unisson dans l’opposition par acrimonie et hostilité à son challenger, le taiseux Joseph Kabila, affublé du pseudonyme » Hyppolite KANAMBE« , pour dire « l’étranger, l’infiltré rwandais« .
Ce fut bien pire encore en 2011 entre le Sphinx de Limeté, Étienne Tshisekedi, leader historique de l’opposition et l’homme des 5 chantiers, Joseph Kabila.
On se souvient de cet appel, pour le moins saugrenu, lancé par l’autoproclamé Président de la République de…Limete: « ligotez et emmenez-moi Joseph Kabila« , clamait Etienne Tshisekedi, qui ne cessera, de ce fait, de se considérer comme le « Président élu« .
2018, on passe un cap supplémentaire dans les injures proférées contre l’actuel Chef de l’État. Tout y passe : son niveau d’études et ses diplômes douteux….
Moïse Katumbi, devenu opposant il y a peu, commence lui aussi à subir le courroux du régime dont il vient de divorcer. Soriano, le Juif, italien, grec, Zambien, l’homme est tout ça et rien à la fois.
Toujours en 2018, la machine à voter est surnommée « machine à voler » par les opposants dont un certain Martin Fayulu. L’expression fait mouche et est répétée en chœur par les Kinois. Et c’est le même Fayulu qui revendiquera sa victoire obtenue grâce à…la même machine à « voler« !
Mobutu et ses méthodes contre Étienne Tshisekedi
Le maréchal Mobutu, dictateur feérique qui écarta 2 géants, Joseph Kasavubu et Patrice Emery Lumumba, du pouvoir, butera sur Etienne Tshisekedi. L’homme qui osa dire NON au Guide éclairé. Il en subit alors la colère la plus noire de l’Aigle de Kawele: arrestations, relégations, humiliations se succèdent à un rythme infernal…sans en rendre compte, le Tout puissant Maréchal était alors en train de bâtir la légende d’Etienne Tshisekedi; Père de la démocratie congolaise, héros vivant de la lutte pour la liberté
Joseph Kabila vs les Tshisekedi
N’ayant pas retenu la leçon de son prédécesseur de dictateur, Joseph-Désiré Mobutu, dit le léopard du Zaïre, Joseph Kabila usera et abusera des mêmes pratiques contre le Sphinx de Limété. Dans sa démesure, il s’en prend aussi au fils, qu’il fait ainsi, hisser dans le très restreint carré des leaders de l’opposition.
On peut le dire à haute et intelligible voix : Fatshi est devenu Béton à cause (où grâce, c’est selon) aux pratiques éhontées de son Prédécesseur, Joseph Kabila : dispersion des manifestations organisées par Félix Tshisekedi et l’opposition, répression sanglante et meurtrière, restrictions de circulation et de déplacements, brimades…
Félix Tshisekedi rend épais Moïse KATUMBI
Ah oui! Sans le savoir ou ivre du pouvoir (tous les 2 sans doute), l’entourage de Félix-Antoine Tshisekedi, prend les mêmes méthodes et pratiques et recommence. Fatshi et ses proches n’ont donc tiré aucune leçon des régimes précédents qui tous, sans exception, ont fabriqué, façonné leur tombeur.
Comme hier avec Étienne Tshisekedi d’heureuse mémoire, le pouvoir Tshisekedi (qui l’aurait crû) aide (parbleu) Katumbi à s’attirer la sympathie et à se faire une place de choix au sein de la population et de la communauté internationale.
En usant des méthodes déviationnistes décriées, on donne de l’épaisseur, de la consistance à un homme qui intrinsèquement ne pèse pas dans la « balance politique » (on ne lui fait pas l’injure) mais dont on ne peut s’empêcher de reconnaître le talent de businessman.
Avait-on vraiment besoin de réprimer la marche du 20 mai 2023 ou d’interdire au Président d’Ensemble pour la République de se rendre dans le Kongo-Central, mardi 23 mai ou encore à empêcher le sit-in du devant le siège de la Ceni, 2 jours plus tard?
À qui, croit-on, profite tout ce pataquès ?
La réponse est claire : À L’OPPOSITION et à ses nouveaux acteurs qui font ainsi, pour certains, un début tonitruant dans la rue, à l’exemple d’un Matata Ponyo, dont l’apprentissage des codes et langage du parfait opposant, aura été facilité.
Tenez-le pour dit : Une manifestation sans casse ni incident ne profite pas à l’opposition.
Mais alors quelle attitude adoptée, par quel bout prendre cette opposition qu’on qualifie d’ailleurs de « molle » (ya pete en lingala)?
Ben, c’est on ne peut plus simple! FATSHI connait la rue et l’opposition sans doute plus que le quatuor (Katumbi-Sessanga-Matata-Fayulu) réuni. Il sait comment faire pour que l’opposition se taise toute seule sans effort.
Mais pourquoi donc son entourage pose des actes de discredit? Pourquoi ne comprend-t-il pas le véritable jeu de Katumbi et sa bande? C’est aussi ça qu’il faut se poser comme question.
Sans le savoir, les proches de Tshisekedi, salissent son mandat, son image, son combat. Ils souillent son mantra : la démocratie, l’État de droit.
Croyez-vous que la plus haute institution du pays bafouerait la constitution qui en son article 22, donne le droit à chaque citoyen d’exprimer seul ou en groupe ses convictions politiques, religieuses, etc., sans se douter de quelque chose? La réponse est NON.
Comme l’attestent plusieurs analystes, tous les couacs enregistrés ces derniers temps par le régime sont l’œuvre des collaborateurs « zélés« , du manque de « souplesse, de maturité politique dans le chef des Gouverneurs Gentiny Ngobila et Guy bandu« .
Le chef de l’État devrait donc veiller personnellement sur certaines questions pour n’est pas booster l’opposition jugée « faible » par la majorité des congolais.
Si non, cela nuira aux relations entre les gouvernements congolais et américain », prévient le très introduit Herman Cohen, ancien Monsieur Afrique de la
diplomatie USA.