Par Siméon Isako
La proposition de loi sur la Congolité dite « loi Tshiani« , du nom de son initiateur, a été inscrite au calendrier de la session en cours à l’assemblée nationale.
Alors que des voix se lèvent au sein de l’opposition pour dénoncer cette loi portée par un cacique de l’Union sacrée, le même vent se soulève aussi au sein de la coalition présidentielle où certains regroupements politiques et personnalités estiment que l’adoption de cette loi n’ « aidera » pas le pays.
A l’AFDC-A de Bahati Lukwebo, président du sénat, la loi Tshiani est mal venue.
« La loi dite Tshiani n’a jamais été discutée au sein du Regroupement Politique AFDC-A, car ne considérant pas cette proposition une priorité« , fait savoir la formation politique de Bahati Lukwebo sur son compte Twitter officiel.
Elle poursuit qu’il ne renie pas à « tout citoyen le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion« .
Avec cette position de Bahati Lukwebo et ses lieutenants, il se dégage clairement que l’examen, le débat voir l’adoption de cette proposition de loi seront très houleux à l’assemblée nationale vu que Bahati Lukwebo a un nombre considérable des élus nationaux qui, le moment venu, se serreront les coudes avec ceux de l’opposition pour barrer la route au passage de cette loi.
Cette communication de l’AFDC-A, met à nu , la divergence qu’il y a au sein de l’Union sacrée sur certaines questions.
Une source digne de foi renseigne que cette question n’a pas encore fait objet de débat entre membres de l’Union sacrée.
Cette loi vise à réserver les plus hautes fonctions de l’Etat, dont la magistrature suprême, aux Congolais nés de père et de mère congolais.
Si cette loi parvenait à etre adoptée, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi , estime que leur président, leur candidat déclaré à la présidentielle, serait exclu de la course, puisque son père était italien.
« N’importe quel mercenaire ne pourrait plus se glisser au somment de l’Etat congolais » , expliquait sur Twitter Noël Tshiani, en se félicitant que son texte, déposé par le député Nsingi Pululu, membre de l’Union sacrée, soit inscrit au « calendrier des matières à traiter » pendant la session en cours de l’Assemblée nationale.
Sa proposition avait déjà été déposée à l’Assemblée en juillet 2021 mais rapidement écartée. Ses partisans espèrent que « cette fois sera la bonne« , tandis que ses détracteurs montent au créneau pour barrer la route à un texte sur la « congolité » qu’ils jugent dangereux.