Par Honorine Matondo, professeur des universités et politologue
Il faut qu’un drame survienne pour se rendre compte du danger, dit-on. Mais cela semble loin de la réalité perçue par la Société Nationale d’électricité (SNEL), après la tragédie de Matadi Kibala qui a non seulement causé mort d’hommes mais surtout permis à chacun de faire une remise en question et d’établir des responsabilités. Des enquêtes auraient été menées depuis mais à quoi ont-elles abouties?
La population s’inquiète
Depuis la tragédie, la population se rend compte du danger et mesure l’ampleur du risque couru au quotidien par ceux qui continuent de vivre sous les lignes hautes tensions de la SNEL. Nos reporters se sont rendus sur terrain pour palper du doigt le danger et malheureusement, le constat est tout aussi étonnant qu’inconpréhensible. Plusieurs sites ici même à Kinshasa inquiètent et la population en a conscience. Le site Inga à Bandalungwa, le site Haute tension de Ngaliema, et tant d’autres. Certains habitants des lieux se sont exprimés déplorant le travail de la SNEL, le cas d’Hervé Mpia, habitant du quartier Lubudi, non loin de l’église ACK/Bandal. « Bazo zela to Sala Matadi Kibala 2 po ba ya KO longola ba singa n’a bango? » A-t-il lâché tout fâché. Beaucoup sont ceux qui pensent comme lui.
Pour d’autres par contre, c’est la faute aux bourgmestres et autres autorités qui lotissent les sites, et octroient des autorisations de bâtir aux paisibles citoyens. » Le Gouverneur Gentiny, le ministre des affaires foncières, le ministre de l’urbanisme et habitat sont tous coupables et doivent payer pour les différents accidents mortels qui surviennent dans la ville de Kinshasa à cause de leur mauvaise politique. Mais le plus incompétent de tous, reste la SNEL qui est incapable d’agir, même après les morts de Matadi Kibala. » A déclaré Emmanuel Loka de Binza Macampagne.
À qui la faute et quoi faire?
La faute, à toutes les autorités impliquées dans la gestion de la ville et à tous ceux qui doivent agir mais qui restent attentistes. La SNEL en premier par ça qu’il s’agit de ses engins qui a causé mort d’hommes. C’est à cette entreprise de l’État de prendre les mesures idoines pour éviter pareil drame à l’avenir. Les kinois n’attendent qu’une solution pouvant les sécuriser. Ils vivent dans le noir mais le courant qui devait les éclairer les massacres.
Affaire à suivre.
Par Honorine Matondo, professeur des universités et politologue