Par Siméon Isako
« La confiance, une fois détruite, détruit avec l’estime l’amour et avec l’amour la paix« , cette citation de Henri-Frédéric Amiel a-t-elle trouvé son vrai sens dans l’état des relations actuelles entre le nouveau président de la CENI et les chefs des confessions religieuses qui lui ont donné le pouvoir il ya quelques semaines ? La réponse semble être positive.
Selon plusieurs sources proches de 6 confessions religieuses, il s’observe depuis quelques jours un climat de méfiance et de discorde entre l’homme de la Commission Électorale Nationale Indépendante et les six confessions religieuses. En réalité, Denis Kadima, ne veut plus de l’entourage religieux qui l’avait soutenu. Il cherche à s’en débarrasser mais pour quelle raison ? Quelle serait la motivation qui pousserait le Président de la CENI à cette volte-face ?
La volte-face ou Traîtrise?
À vous d’en juger! Mais à en croire les faits et les mécontentements des six confessions religieuses, qui sont parvenus à CAS-INFO via quelques membres de 5 de ces six confessions religieuses, il y’a de quoi se poser de questions sérieuses sur le comportement de Dénis Kadima. En effet, les six confessions religieuses se sont battues bec et ongles pour voir l’homme au perchoir de la centrale électorale, au point de se tirer à hue et à dia avec les prélats catholiques et protestants. À vrai dire sans les six confessions religieuses, Kadima ne serait pas à la tête de la CENI mais aujourd’hui l’homme est prêt à se passer de tous sacrifices consentis par les six confessions religieuses qui l’ont porté haut. Kadima ne veut pas être redevable aux confessions qui l’ont porté encore moins à l’église Kimbanguiste, celle-là même qui a présenté l’homme et sa candidature au monde.
Kadima joue-t-il au contempteur du pouvoir Religieux ?
Grande et criante est la déception de l’équipe dirigée par Dodo Kamba, à tel point que ces dernièrs sont prêts à lâcher l’homme. Au fait, le principe reste le même dans tous les cas: « il n’y a rien pour rien« . Selon toujours les informations parvenues à CAS-INFO, des accords de collaboration pendant la gouvernance de Kadima ont précédé le soutien de la candidature de ce dernier par les confessions religieuses. Chose normale mais seulement l’homme ne veut plus respecter les accords qu’il a lui-même acceptés sans hésiter. Une fois de l’autre bord, il ne veut plus les appliquer. L’homme est changeant et la trahison est liée à la nature humaine, « Denis Kadima en est l’exemple parfait », lâche un membre de la CIME.
Que faut-il craindre?
Les conséquences peuvent être fâcheuses. On a déjà bloqué la machine plus d’un an à cause de cette débâcle au sein de la classe politique d’abord avec la loi sur la CENI et surtout des confessions religieuses avec la désignation des animateurs dont le contesté Kadima subséquemment. Donc si les six confessions religieuses s’engagent à lui mettre les bâtons dans les roues, la machine électorale risque de bloquer une fois de plus et connaître du recul. Se confiant à CAS-INFO, un autre responsable de la CIME a fait savoir que la désignation d’un nouveau secrétaire exécutif National de la CENI sans au préalable informer aux confessions religieuses a failli être à la base d’un clash sans précédent entre Denis Kadima et l’église Kimbanguiste.
D’après notre source, un entretien téléphonique entre le chef de l’État Félix Tshisekedi et Simon Kimbangu a été à la base de l’étouffement de la colère de chefs religieux.
Par ailleurs cette nomination de Mabiku Totokani Thotho comme secrétaire exécutif National de la CENI est aussi à la base des frustrations au sein de l’Union sacrée.
D’après une source qui a requis l’anonymat au sein du mouvement de libération du Congo (MLC), plusieurs responsables de ce parti de Jean Pierre Bemba fustigent le fait que Mabiku, membre de l’UDPS, prenne ce poste alors que les négociations entre partis politiques au sein de l’Union sacrée octroyaient à la formation politique du MLC ce poste.
« Ce problème de respect des engagements devient grave, l’UDPS nous a roulés comme dans ses habitudes, alors que ce poste de secrétaire exécutif National est une promesse qui nous avait été faite dans le cadre des négociations menées au sein de l’Union sacrée mais », dénonce sous couvert de l’anonymat ce cadre.