Par Siméon Isako
Le procureur général près la cour constitutionnelle a saisi le bureau du sénat pour obtenir l’autorisation de poursuites contre le sénateur Augustin Matata Ponyo.
Dans un réquisitoire du 24 juin signé par Jean Paul Mukolo Nkokesha, Matata Ponyo est accusé du détournement de fonds destinés au paiement de l’indemnisation des personnes physiques ou morales victimes des biens zaïrianisés.
Selon le réquisitoire consulté par CAS-INFO « il est avéré que les fonds décaissés à cette fin par le Trésor public ont bénéficié aux personnes complètement étrangères à ce processus. Pour y parvenir, le sénateur préqualifié, en étant Premier ministre, a favorisé le décaissement par procédure d’urgence des fonds publics qui n’ont pas atteints les véritables victimes, mais dont il s’est procuré des avantages illicites en utilisant lesdits fonds à son profit personnel. Les ordres de paiement informatisés en constituent des preuves«
« Pour avoir signé les différents protocoles d’accord avec le représentants des créanciers fictifs en sa qualité de Ministre des finances, et avoir ordonné le paiement de ces représentants pendant la période où il était Premier Ministre, il y a lieu que Monsieur Matata Ponyo Mapon Augustin soit autorisé par votre bureau à comparaître devant la Cour constitutionnelle, son juge naturel, pour qu’il exerce librement son droit de la défense », lit-on dans le réquisitoire du procureur général près la Cour constitutionnelle, dont une copie est parvenue à notre rédaction.
« Pour votre gouverne, si cette opération de remboursement a pris fin, en fin 2013, c’est parce que l’ancien Président de la République, informé, a ordonné à la Banque centrale de ne plus payer les soi-disant créanciers et demandé l’ouverture d’une enquête ; d’où l’ouverture du dossier RI/3448/D.023/30182/ PGR/2013. C’est pourquoi il est indispensable que les enquêtes interrompues à l’époque où Monsieur Matata Ponyo Mapon Augustin était Premier Ministre, soient recouvertes », ajoute ce document.