Par Jean Pierre K

Ils n’en peuvent plus de leur situation et se considèrent désormais comme des prisonniers pris en otage.

Exaspérés par leur mauvaise prise en charge médicale, ils ont décidé de se faire entendre.

A Kinshasa, la dizaine de malades covid-19 internés à l’hôpital du cinquantenaire crient leur colère à coups de vidéos.

Ces séquences d’amateurs largement partagées sur les réseaux sociaux relatent le calvaire de ces derniers qui se disent à l’abandon.

« Nous sommes ici avec des amis, les deux viennent de la France et l’autre de Norvège. Nous sommes ici et abandonnés », témoigne l’ un d’eux, également venu de l’étranger.

Selon sa version, les personnes contaminées sont enfermés dans une pièce non aérée sous le regard méfiant du personnel soignant.

« Nous ne sommes pas soignés, ils [personnels soignants] nous disent chaque jour que les médicaments ne sont pas encore disponibles et nous demandent d’être patients. Et quand ils veulent nous donner un produit, c’est demi comprimé de chloroquine qu’ils nous donnent difficilement », s’emporte ce malade qui affirme avoir dépensé de l’argent pour se procurer « frauduleusement » de la chloroquine.

« Notre situation est catastrophique », alerte -t-il. Selon lui, ils sont en isolement depuis une semaine alors qu’aucun test n’a certifié s’ils sont malades ou pas.

« Personnellement, ça fait une semaine qu’on va fait le prélèvement. Les échantillons sont à l’INRB et je n’ai toujours pas des résultats », déplore ce congolais résidant en France.

Outré par cette situation, ce patient supposé menace de quitter l’hôpital dès que possible pour regagner le domicile familial.

Ce n’est pas pour la première fois que les malades internés dans ce complexe hospitalier se plaignent de leurs mauvaises conditions de prise en charge.

Fin mars, Vidiye Tshimanga, conseiller principal de Félix Tshisekedi en matière stratégique avait dû quitter ce centre de traitement pour aller se faire soigner dans un hôpital privé.

Selon nos informations, les infirmiers se méfient des malades et hésitent de les approcher. Plusieurs patients préfèrent se faire soigner à la clinique Ngaliema, pourtant moins équipée que l’hôpital du cinquantenaire.