Par CAS-INFO
Le ministre de l’intérieur s’oppose ouvertement à la tenue du congrès annoncé par les deux chambres du parlement. Gilbert Kankonde oppose à Alexis Thambwe Mwamba et Jeannine Mabunda, les restrictions prises dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Le patron de la sécurité intérieure menace donc de faire disperser tout rassemblement de plus de 20 personnes au palais du peuple.
« Dans les mesures d’urgence qui ont été prises, il a été annoncé que les rassemblements sont interdits », fait-il remarquer tout en rappelant que les deux chambres du parlement avaient suspendu leurs plénières pour éviter la contamination du virus.
« A la rentrée parlementaire, qu’est-ce que les deux présidents de deux chambres du parlement avaient pris comme décision? N’avaient-ils pas dit qu’ils suspendaient leurs plénières jusqu’à ce qu’on voit l’évolution de la propagation du coronavirus? », ajoute-t-il dans une interview accordée à la radio top Congo.
Selon Alexis Thambwe Mwamba, le congrès dont la date n’a pas encore été annoncée doit réunir les députés et sénateurs afin de formaliser l’État d’urgence décrété fin mars par le chef de l’État.
“Même si ce qu’a fait le Chef de l’État n’est pas conforme à la Constitution, nous voulons, face à l’urgence, sans faire de juridisme, nous conformer aux prescrits de la loi », avait-il indiqué à la presse.
Mais les proches de Félix Tshisekedi qui digèrent mal la convocation de ces assises n’y voient pas d’opportunité.
«Ce qui est aujourd’hui faisable, ce n’est pas de convoquer un Congrès pour régulariser [une décision illégale du Chef de l’État, NDLR]. Ce serait une violation très grave de la Constitution. L’état d’urgence a déjà été proclamé. Tourons cette page», a réagi Jean Marc Kabund.
Par ailleurs, le chef par intérim de l’Udps a dénoncé les propos «subtils et très durs» du patron du Sénat ainsi que les allégations sur la violation supposée de la constitution par le Chef de l’État.