Coronavirus, INRB

Par CAS-INFO

Il fait partie des personnalités politiques de haut rang touchées par le coronavirus et il est le seul à communiquer ouvertement sur sa situation. Objectif, « tirer la sonnette d’alarme afin que les mesures d’information soient prises et que chacun de vous se fasse le relais de ce combat », a écrit sur les réseaux sociaux le conseiller spécial de Félix Tshisekedi chargé des questions stratégiques.

Pourtant, avec son Covid-19 diagnostiqué le 23 mars 2020, Vidiye Tshimanga a connu son petit chemin de croix, ballotté entre des hôpitaux de la capitale peu disposés à accueillir les malades atteints du coronavirus. Après avoir été abandonné par l’équipe de prise en charge qui l’a obligé à découvrir, « de sa propre initiative », sa maladie, raconte-t-il.

Mais si le bras droit du Chef de l’État a pu malgré tout bénéficier de l’aide de l’équipe de riposte de l’INRB, les plus démunis n’ont pas la même chance. « Jusqu’à présent je suis cloîtrée à la maison par mesure de prudence et pour ne pas contaminer les autres au cas où je serais malade », confie à CAS-INFO, une employée d’une société dont les bureaux sont situés au centre-ville de Kinshasa.

Victime d’une toux, de la fièvre et des problèmes respiratoires, le week-end dernier, la jeune femme qui souhaite garder l’anonymat pour préserver son travail, a vu des médecins de la clinique partenaire de son employeur alerter l’Institut national de la recherche biomédicale (INRB) d’un possible cas de Covid-19. Problème, ni chez le médecin qui l’a examiné, ni à l’INRB, l’urgence ne semblait pas s’imposer. « Il m’a téléphonée pour avoir l’adresse de la maison. Depuis samedi 28 mars dans la matinée. Je lui ai donné l’adresse, je croyais que c’était pour que les gens de l’INRB puissent venir à la maison, mais jusqu’à présent, personne n’est venu. », déplore-t-elle.

« Dimanche dans l’après-midi, un médecin de l’INRB m’a aussi téléphonée pour prendre l’adresse. Mais, jusqu’à présent, rien n’est fait. Personne n’est venu et je me retrouve abandonnée par ceux qui sont censés intervenir rapidement pour sauver les vies et éviter de nouvelles contaminations », regrette la jeune femme qui craint qu’en cas d’une éventuelle confirmation, elle en court le risque de répandre la maladie.

Comme la plupart de cas, notre interlocutrice fait face à un système sanitaire débordé et faiblement équipé. Pour les autorités congolaises, à l’instar de Vidiye Tshimanga, la meilleure lutte contre le Covid-19 reste la prévention. Notamment la mobilisation « afin de véhiculer la bonne information », exhorte-t-il. « Certains hôpitaux refusent de participer à la lutte contre ce fléaux, souvent de peur de faire fuir sa clientèle. Cela est contraire au serment d’Hypocrate et ne pourra que contribuer à creuser un fossé entre les populations. ». Et à exposer davantage les plus vulnérables.