Par Jean Pierre K
Sa voix est quasi rare sur des questions politiciennes. Technocrate, José Sele Yalaguli se sent plutôt à l’aise en manipulant les chiffres. Mais face aux polémiques sur sa gestion décriée, l’ancien directeur de cabinet de Matata Ponyo est sorti de sa tanière.
Accusé de bloquer le décaissement de fonds pour financer les actions du chef de l’État, l’argentier Sele souhaite qu’on l’attaque à la limite sur d’autres plans sans remettre en question, son côté professionnel, qu’il tient à préserver jalousement.
« On ne peut pas sortir du BCECO et se comporter en moins professionnel », lance -t-il lors d’une cérémonie organisée ce week-end en son honneur par ses anciens collègues du Bureau central de coordination, une structure technique créée par Joseph Kabila en 2001.
Droit dans ses mocassins, M. Sele qui défend ses méthodes avec hargne ne cache pas l’état chaotique dans lequel il dit avoir trouvé les finances publiques.
« Un déficit extrêmement criant » qui l’a poussé à mener une politique extrême de rigueur », répond-t-il à ceux qui l’accusent de tout bloquer.
Selon ses détracteurs, le ministre Sele a conditionné notamment l’octroi de tout crédit aux institutions publiques et entités territoriales décentralisées par son accord préalable. Une lettre portant sa signature et adressée à l’association congolaise des banques fait polémique sur la toile. Le sujet avait également été évoqué par Vital Kamerhe, directeur de cabinet de Félix Tshisekedi au cours d’une interview accordée à la presse. Mais pour le ministre incriminé, il s’agit des « aberrations » car soutient – il, il n’a jamais donné un ordre dans ce sens. Et de nuancer, « je n’ai pas dit qu’elles [ institutions émergeant du budget de l’État] de ne pas s’engager mais le ministre doit donner son avis préalable ».
Accusé à tort ou à raison, Sele Yalaguli se montre imperturbable. L’homme qui essaye de séduire le FMI et la Banque Mondiale d’entrer en programme avec la RDC annonce qu’il va rester sur la même lancée, travailler sur l’affectation efficiente des ressources publiques en financer les écoles, les routes, l’électricité, la formation de la jeunesse car selon lui, il n’y a pas de magie pour y arriver.