Par CAS-INFO
Sa réplique a été à la fois consensuelle et piquante. Jeannine Mabunda n’a pas attendu longtemps pour répondre à la menace de dissolution de l’assemblée nationale évoquée dimanche par Félix Tshisekedi, lors d’un discours devant la diaspora congolaise de Londres.
Sans passer par le dos de la cuillère, la présidente de la deuxième institution du pays a été un peu plus directe en répondant à Félix Tshisekedi.
« Je trouve quand-même ce débat un peu indécent, ou c’est un débat peut être accessoire et mineur par rapport à ce que moi j’appelle la douleur sociale que vivent nos frères et sœurs », a répliqué Jeannine Mabunda a cours d’un déjeuner mardi avec la presse.
Dissoudre l’assemblée nationale est un cas extrême selon Félix Tshisekedi qui n’exclut pas d’envisager l’hypothèse. Certes la constitution le lui permet mais sous conditions. La disposition n’est applicable qu’en cas de crise persistante entre le parlement et le gouvernement. D’ailleurs, le sujet avait été évoqué une semaine plutôt lors d’une audience que Félix Tshisekedi avait accordée à Jeannine Mabunda et son collègue Thambwe Mwamba du sénat. La députée élue de Bumba se félicite d’avoir tout dit à haute voix au chef de l’État.
« J’ai le privilège de par ma fonction de ne pas avoir besoin d’attendre qu’il soit à l’extérieur pour parler de certains sujets », dit -elle.
Leur entretien de près de 3 heures avait tourné autour « des sujets qui sont des pointes d’alerte, des sujets qui peuvent mettre le citoyen congolais mal à l’aise, sur des sujets qui peuvent diviser ou qui ne peuvent pas faciliter la cohésion nationale. »
Des thèmes bien plus importants que c’est que Mabunda appelle «querelles politiques internes, intestines et stériles », qui doivent selon elle, s’effacer devant l’essentiel.
« L’essentiel, pour moi aujourd’hui. Les congolais ont mal par rapport à Beni, par rapport à la menace de balkanisation, par rapport à l’incertitude, la violence, la faim, l’insécurité.»
Officiellement, le bureau politique du FCC n’a pas encore réagi à cette déclaration. La famille politique de Joseph Kabila est même accusée par Félix Tshisekedi d’oeuvrer pour faire échec à son action. Le chef de l’État a d’ailleurs promis de virer des ministres qui se mettront sur son chemin.
Mais ses partisans sont convaincus que dissoudre l’assemblée nationale est la meilleure des solutions car ils estiment à tord ou à raison
que la majorité « mécanique » de l’ancien président ne joue pas franc- jeu.