31 décembre, Monsengwo

Par CAS-INFO

C’est la voix la plus écoutée du pays depuis la disparition de l’opposant Étienne Tshisekedi. Chef de l’église catholique en RDC, la réaction du Cardinal Monsengwo était, bien entendu, attendue après la répression de la marche du comité laïc de coordination qui a fait une dizaine de victimes, selon le CLC. Cette réaction est arrivée ce mardi, dans un communiqué et elle est musclée.

« Nous ne pouvons que dénoncer, condamner et stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniformes qui traduisent malheureusement, et ni plus ni moins, la barbarie », a déclaré le Cardinal.

Pour l’archevêque de Kinshasa, il y a bien un responsable de ces dérives. « Nous en voulons pour preuve le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la messe suivant l’ordre d’une certaine hiérarchie […], l’entrée des militaires dans des cures de quelque paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balle réelle et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelet et crucifix, les arrestations des prêtres ».

Ainsi, dans la même tonalité que le Comité laïc de coordination et la CENCO et allant parfois plus loin, l’archevêque de Kinshasa dénonce à son tour l’atteinte à la liberté religieuse. Pour lui, « l’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes comme par exemple l’accaparement des ressources, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles, peut provoquer et provoque des dommages énormes aux sociétés, en l’occurrence, la notre ».

« Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple », s’interroge le Cardinal pour qui, « il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que régent la paix, la justice en RDC ».