Nikki Haley, Kabila

Par CAS-INFO

Un responsable américain de haut rang, à Kinshasa, dans un pays en crise, pour rencontrer le chef de l’État, cela n’a rien d’inédit pour les Congolais. Une des grandes pages de l’histoire du pays s’est en effet tournée de cette façon. Après une rencontre restée historique entre le président Mobutu et l’ambassadeur Bill Richardson.

Ce jour-là, en 1997, les rebelles de l’AFDL sont aux portes de la capitale. Washington dépêche sur place Bill Richardson. Objectif, demander purement et simplement au « Léopard » de s’en aller avant qu’il ne soit trop tard. Quelques semaines plus tard, lâché par ceux qui l’avaient fait roi et toléré pendant 32 ans, Mobutu quitte Kinshasa… en catastrophe.

« Je l’ai raccrochée au nez ! »

Mobutu parti, le nouveau « Lion » de Kinshasa s’appelle Laurent Désiré Kabila. Mais, très vite, le tombeur du Maréchal, va, lui aussi, se retrouver en porte-à-faux avec ses parrains. Le Rwanda et les États-Unis. Face à Washington, Bruxelles ou Paris, le chef de l’État ne met plus de gant, notamment lorsqu’il raconte son altercation téléphonique avec la secrétaire d’État américaine, Madeline Albright, beaucoup trop zélée aux yeux du « M’zée » pour avoir demandé des comptes au président de la république, au sujet d’une prétendue « extermination » des tutsi. « Je lui ai dit, où est-ce que vous les aviez vus exterminés? », racontera le chef de l’État à des généraux aux éclats de rire et filmés. Avant d’ajouter, « je l’ai raccrochée au nez ! ». Du M’zée tout craché.

L’histoire va-t-elle se répéter ? Nikki Haley vient-elle en Bill Richardson ? Auquel cas, elle demanderait la tenue rapide des élections et le départ de Joseph Kabila ? Ou alors, en Madeleine Albright ? Pour demander des comptes au chef de l’État sur le meurtre des experts de l’ONU dont un Américain au Kasaï ? Quel que soit le scénario, les États-Unis ont de nouveau rendez-vous avec l’histoire en RDC.



One thought on “Nikki Haley, la « Richardson » ou la « Albright » de Kabila ?”
  1. En laissant les 2 experts aller à leur mort violente, le régime s’est tiré la balle dans la tête. L’Africom est dans leurs murs

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