Par CAS-INFO
C’est une petite bombe lâchée par l’UNC et Vital Kamerhe en ce lundi politique très agité en RDC. Dans un communiqué signé de sa main propre, l’ancien président de l’Assemblée nationale annonce le retrait de son délégué du Gouvernement. En cause, le « retard et la certitude de la non organisation des élections », au 31 décembre 2017.
« Considérant que la participation de l’UNC était de contribuer à l’organisation des élections dans le délai de l’accord de la Saint Sylvestre, compte tenu du fait qu’à ce jour la CENI n’a toujours pas publié le calendrier électoral conforme [audit accord], […], la Direction politique décide le retrait de Jean Pierre Kangudia, ministre d’État au Budget », explique le communiqué plaçant le Gouvernement déjà contesté dans une position d’un peu plus de fragilité.
Une semaine après avoir rejeté les #504 jrs de Nangaa, #UNC quitte le gouvernement : Une Première ds les annales de Partis pol en RDC.👏👏👏 pic.twitter.com/lExPSUsVdQ
— Michel Moto (@MichelMoto1) 23 octobre 2017
Pour Vital Kamerhe, il s’agit d’un nouveau coup d’éclats qui ne va pas manquer de laisser des traces. Après son divorce retentissant avec le chef de l’État, qui provoque sa chute houleuse du perchoir de la chambre basse du Parlement en 2009, Vital Kamerhe revient en grâce fin 2016 dans un geste d’ouverture orchestrée par lui en optant pour le dialogue de la cité de l’Union africaine pourtant boudé par le Rassemblement, principale coalition de l’Opposition. Mais, cette prise de risque tourne mal. VK n’obtient pas la Primature qu’il avait tant convoitée. Le modeste Samy Badibanga lui est préféré.
« Roulé dans la farine ». C’est l’expression que choisiront ses détracteurs pour le moquer. Le natif de Bukavu se voit alors contraint de maintenir une difficile position de ni Majorité ni Opposition en ne décrochant qu’un « petit » ministère de Budget dans un contexte économique morose.
La suite est une poursuite de l’« hémorragie » politique pour l’ancien stratège du régime de Joseph Kabila. Car même la présidence du Conseil national du Suivi de l’Accord (CNSA) à laquelle il se voyait après la disparition l’« inconcurrençable » Étienne Tshisekedi, est confiée à Joseph Olenga Nkoy, bien plus contrôlable que l’ambitieux élu de Bukavu. Une goutte de trop.
Vital Kamerhe a attendu son temps pour réagir. Il quitte le bateau au moment où Joseph Kabila avait besoin ne fut ce que d’un semblant de sérénité.