Par Dony Mukoko
La proposition de la CENI sur le vote électronique est une pullule amère qui ne passe pas sur la gorge de la société civile. Les organisations de la société civile, Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) et l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) œuvrant respectivement dans les secteurs de la gouvernance électorale et des finances publiques s’y opposent et demandent à la population et partis politiques à emboiter les pas.
Au cours d’un point de presse consacré à l’analyse de ce nouveau mode de vote animé conjointement par ces deux organisations, l’AETA et l’ODEP estiment que ce mode de scrutin est une 4è manœuvre qui retarde les élections prévues en décembre 2017, selon l’accord de la saint sylvestre. « Le vote électronique ou semi-électronique serait une quatrième manœuvre pour le retardement des élections et une opportunité d’affaires pour les commanditaires », rapporte le communiqué.
Ces deux ONG ont noté quelques inconvénients qui ne permettent pas à la CENI d’adopter ce nouveau mode de vote dans le contexte sociopolitique et électoral actuel en RDC. Le principal inconvénient est lié au temps. Ce mode selon l’AETA nécessite beaucoup de temps de préparation et sensibilisation pour son appropriation par la population et les agents électoraux.
« Malgré sa rapidité dans la transmission des résultats du vote, le vote semi électronique ne pourra pas permettre l’organisation des élections selon l’accord du 31 décembre 2016. Il faudra plutôt attendre deux ans. Cela révèle de l’intension suicidaire de la CENI de renvoyer aux calendes grecques la tenue des élections, sans se préoccuper des risques d’aggravation de la crise politique, économique et sociale », lit-on dans le communiqué
Sur le plan financier, l’AETA et l’ODEP estiment que ce mode a le coût élevait à trois fois plus que celui de papier. « La CENI devra prévoir un budget pour l’achat des machines à voter et des cartes magnétiques, des papiers, … outre les frais à engager pour la formation et la sensibilisation des électeurs », explique le directeur de l’ODEP, Rycky Mapama.
Ces deux organisations demandent, par ailleurs, à la CENI de continuer avec le vote à bulletin déjà expérimenté en 2006 et 2011.