C’est l’homme d’affaires congolais vivant en Angola, lui-même, l’a annoncé sur twitter. « Je viens d’inaugurer une usine de 400 millions de dollars, Joseph Kabila me fait condamner à un an de prison pour une parcelle », a écrit l’opposant en ciblant directement le chef de l’État.
Cette affaire, vielle de plusieurs années, jugée par un tribunal de paix de Kinshasa, est remontée à la surface en mai dernier, conjointement avec les sorties fracassantes du gendre d’Eduardo Dos Santos sur la crise congolaise et ses positions tranchées contre le Pouvoir.
Avec des membres de la famille Dokolo, du nom de son père, ils écopent de 12 mois de prison et d’une amande de 15.000 dollars, pour avoir spolié un terrain situé à Limete et pour y avoir érigé des villas. Un terrain comme tant d’autres immeubles revendiqués par une certaine Yvonne Kusuamina, qui avait saisi la justice.
Mais le contexte et le timing de cette condamnation n’ont laissé aucun doute à l’opposition qui, à l’image d’Olivier Kamitatu, y a vu une nouvelle procédure visant à éloigner un adversaire politique. « Énième tâche de boue sur une Justice utilisée pour écarter ceux qui gênent ! », s’exclame le porte-parole de Moïse Katumbi tout en pointant du doigt la « singulière similarité de ses montages [qui] frise le grotesque ». L’ancien gouverneur du Katanga toujours contraint à l’exil est en effet condamné à 3 ans de prison pour…spoliation immobilière.
Riches hommes d’affaires tous les deux, leurs condamnations et les sommes d’argent qui y sont associées les font sourire. « J’ai mis 400 millions de dollars dans [une] usine. Pour dire que me condamner pour avoir volé 1 million n’est pas crédible », a commenté mercredi soir Sindika Dokolo.
Ceux qui avaient favorisé la venue au pouvoir du présent régime, y compris l’Angola, ont été très négligeants de n’avoir jamais mis des gardes-fou et voilà la dérive spectaculaire du régime.