La demande est formulée dans une lettre datée du 4 juillet et signée par le chef de cabinet du Premier ministre Michel Nsomue. Dans cette correspondance adressée, selon Reuters, au Secrétaire général de l’ONU, aux représentants des pays de l’Union africaine, à ceux de l’Union européenne, aux trois organisations régionales africaines et d’autres ambassadeurs étrangers, le gouvernement a formellement demandé le soutien financier des bailleurs de fonds internationaux pour tenter de faire face à la crise économique qui frappe le pays.
Pour justifier sa démarche, le gouvernement explique avoir besoin de l’accompagnement de la communauté internationale et de ses partenaires. « Il attend spécialement de ceux-ci un appui à la balance des payements et des appuis budgetaires pour lui permettre de faire face aux difficultés économiques actuelles provoquées par l’effondrement des cours des matières premières sur le marché mondial », explique la lettre que CAS-INFO a consultée.
Mais la chute des cours des matières premières n’est pas l’unique raison à la crise. Le conflit politique né de l’absence d’organisation des élections en décembre 2016 et qui perdure commence à déborder de manière inquiétante sur l’économique. Le Franc congolais déjà très faible face aux devises étrangères subit le coup. Évalué entre 1500 FC et 1509 le dollar, cette dépréciation a des conséquences sur les prix sur le marché. Alors, dans sa lettre, le cabinet de Bruno Tshibala tente de rassurer :
« À l’heure actuelle la RDC se trouve dans la phase de parachèvement de l’accord du 31 décembre 2016. Après la mise en place du gouvernement d’union nationale, il reste celle du CNSA qui est en cours […]. Le cap est mis sur l’organisation des élections »
Le gouvernement Tshibala est pourtant contesté par une grande partie de l’opposition, qui considère que l’accord de la Saint Sylvestre n’a pas été respecté. Par ailleurs la présidentielle fixée à la fin de l’année par le même compromis politique n’est plus tenable. Le Rassemblement, principale coalition de l’opposition, appelle à la démission du chef de l’État Joseph Kabila.
De son côté, l’Union européenne a insisté mercredi sur le fait que l’organisation des élections « dans les plus brefs délais » représentait le seul moyen de sortir le pays de l’impasse.