La résolution du Conseil des droits de l’Homme sur le Kasaï suscite des réactions à Kinshasa. Adopté vendredi à Genève, le texte prévoit non pas une commission d’enquête comme le souhait la majorité des pays occidentaux, mais une équipe d’experts internationaux.
Pour le député André Claudel Lubaya, le gouvernement a montré sa mauvaise foi. « En usant de toutes sortes de manœuvres pour empêcher l’envoi d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les forces gouvernementales envoyées en expédition punitive au Kasaï, le gouvernement a démontré à la face du monde que contrairement à ce que ses envoyés claironnent, il a des choses à cacher », a déclaré à CAS-INFO l’élu de Kananga.
Ces derniers jours, à travers une campagne médiatique sans relâche, l’ancien gouverneur du Kasaï Occidental n’a pas cessé de réclamer une enquête internationale. Aujourd’hui que c’est décidé autrement, il interpelle le Pouvoir congolais.
« En acceptant un appui technique des experts étrangers, il s’est enfoncé dans un gros piège qui lui était tendu. Il devra, pour ce faire, prouver sa bonne foi en permettant aux équipes dépêchées sur place d’avoir total et libre accès à tous les sites soupçonnés de contenir des charniers, de même qu’aucune contrainte ne peut leur être imposée pour rencontrer les victimes, témoins et autres responsables présumés », plaide le président de l’UDA qui croit en une justice, « tôt ou tard » pour ces « crimes imprescriptibles »
On le savait. Kinshasa a des choses à cacher. Mais je pense que les stratèges de Joseph Kabila sont nuls et ne comprennent rien à ce jour. Ils croient qu’en bloquant une enquête internationale, le pouvoir sera lavé. Au contraire. Les enquêtes internationales n’étaient qu’une voie pour confirmer ce qui est déjà connu. Il suffit de parcourir le reportage de RFI dont Sonia Rolley vient d’être frappée de retrait d’accréditation, pour tout savoir sur le Kasaï. Les mois qui viennent nous montreront une autre face de Kabila.