6 prévenus dans l’affaire de l’assassinat en mars dernier de deux experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan, ont été présentés ce lundi devant la cour militaire de Kananga. Ils sont poursuivis pour meutre et assassinat, charges retenues contre deux d’entre eux, et pour avoir facilité l’évasion des détenus et abandon de poste reprochés à 4 autres co-accusés.
Mais d’ores et déjà, la défense récuse la cour militaire chargé de juger l’affaire. « Les prévenus sont poursuivis pour crimes de guerre et ce genre d’infractions relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale », a souligné Maître Tresor Kapangu qui plaide la suprématie des traités internationaux sur les lois internes dans pareilles circonstances.
Cela dit, la défense compte bien se faire entendre dans ce procès complexe. Elle a notamment réclamé la liste complète des témoins. Une demande qui sera satisfaite lors de la prochaine audience, a promis la cour. L’audience du jour était consacrée à l’identification des prévenus.
Ce procès s’ouvre après les enquêtes menées par la justice militaire congolais. Ce, malgré les multiples appels à une enquête internationale pour faire la lumière sur le meutre de deux experts dans le territoire de Dibaya. Le Gouvernement congolais est resté catégorique sur cette question en appelant les Nations unies à verser plutôt les éventuelles preuves dans la procédure en cours.
Depuis les révélations par le New York Times des enregistrements sonores de la conversation téléphonique entre l’ancien ministre Clément Kanku et un présumé milicien Kamwina Nsapu, le dossier est devenu une véritable affaire d’État.
Objet d’une enquête du Procureur général de la République pour « assassinat » et « participation » à un mouvement insurrectionnel, le député de Dibaya a pris la parole dans la presse ce weekend et nie toute implication dans le meurtre de deux humanitaires.