La violence qui sévit au Kasaï a poussé à l’exil des milliers des Congolais. Selon le HCR, le nombre des réfugiés qui ont franchi la frontière angolaise s’élève désormais à 30 000. Et les conditions dans lesquels les réfugiés arrivent sont alarmantes.
Selon un responsable de Médecin sans Frontière interrogé par Rfi, ces personnes arrivent dans les camps des réfugiés très affaiblis et malade de paludisme. « Ils sont très affaiblis psychologiquement et nous parlent des gens qui ont dû s’échapper, des familles qui ont été dispersées, d’enfants sans familles », a-t-il raconté.
À Malanje la capitale de la province du nord du pays qui porte le même nom, l’église catholique angolaise a lancé le 26 Mai dernier un appel à la solidarité. Une campagne de collecte de dons qui vise à aider des milliers de familles qui manquent tout. L’archevêque de Malanje Mgr Dom Benedito Roberto a exhorté les Angolais de bonne foi à apporter même des produits alimentaires. Démontrant par-là la gravité de la situation.
Ce tableau préoccupant des gens qui réussissent à s’en fuir s’ajoute à la sonnette d’alarme tirée la semaine dernière par l’Unicef qui craint une crise de malnutrition aigüe qui menace environs 400 000 enfants.
C’est dans ce contexte d’enfer que le chef de l’État est attendu dans la région pour une tournée dans l’espace Kasaï où il va évaluer la situation sécuritaire, a annoncé dimanche, à Kananga, le ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.
Depuis Aout 2016, l’armée congolaise est confrontée à la milice du chef Kamwina Nsapu. Au départ non armés ou munis des simples bâtons et d’armes blanches dérisoires, les miliciens fidèles au chef coutumier ont basculé dans une violence sans précédent.
Un récent rapport de l’Union européenne accuse les Bakata Katanga, les égorgeurs de l’ancien chef de guerre Gédéon Kyungu qui a sévi dans le nord du Katanga d’être allés commettre des massacres au Kasaï où l’ONU a dénombré au moins 40 fosses communes ces derniers mois.