« Le chef de l’État Joseph Kabila va arriver à Kananga, mais aussi dans tout l’espace Kasaï », a annoncé dimanche à sa descente à l’aéroport de Kananga, le ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.
A la tête de l’équipe d’avance, le patron de la sécurité intérieure a affirmé être venu évaluer la situation sécuritaire dans cette partie du pays confrontée à la milice Kamwina Nsapu depuis Août 2016.
Pour Joseph Kabila, ce sera la première fois qu’il va se rendre sur un terrain devenu une poudrière plus d’an après son passage dans le chef lieu du Kasaï-Central en Juillet 2016 pour l’inauguration d’une Centrale solaire.
Sa visite très attendue à Kananga va intervenir au lendemain des révélations par le Journal américain, le New York Times, des enregistrements sonores d’un échange d’informations sur les tueries à Tshimbulu entre l’ancien ministre du Développement Clément Kanku et un présumé milicien. Autre élément important, Joseph Kabila se place dans la région deux mois après l’assassinat de deux experts de l’Onu, Zaida Catalan et Michael Sharp, qui n’en finit pas d’empoisonner les relations entre les Nations unies et les autorités congolaises.
L’initiative du chef de l’État de se rendre dans les Kasaï est aussi une manière d’envoyer l’image d’un commandant en chef au front en pleine tempête. Alors que l’Onu remet en cause l’enquête de la justice militaire congolaise dans le dossier du double meurtre de ses agents.
Sur le plan régional, il s’agira aussi d’envoyer un signal fort à l’Angola. Touchée par l’afflux des réfugiés qui fuient la violence, le Grand voisin de la RDC à multiplier des signes d’impatience ces dernières semaines.
Selon le ministre angolais de la défense, environs 29 000 Congolais en provenance des Kasaï se sont réfugiés dans les provinces de Lunda Norte, Dundo ou encore à Malanje. Pour ceux restés dans la région du Kasaï, la situation humanitaire devient préoccupante. D’après l’Unicef, au moins 400 000 enfants Kasaïens sont menacés de malnutrition aigüe.