Les langues se délient au sujet de la situation dramatique dans les provinces du Kasaï. Comme si les révélations sonores du New York Times avaient déclenché une sorte de révolte dans le chef des élus de la région.
Ainsi, Delly Sesanga, député de Luiza, une cité qui n’a pas été épargné par la violence de ces derniers mois, tape du poing sur la table.
Au cours d’une conférence de presse ce jeudi, le président de l’Envol a dénoncé ce qu’il qualifie de scandale d’État. Pour lui, le gouvernement est le seul responsable de cette situation.
« Au Kasaï, on tue à chaque seconde, on viole, on massacre », a-t-il accusé en déplorant une tragédie grave qui a provoqué le déplacement des milliers des populations.
Tout en appelant à la sanction contre les auteurs des massacres, Delly Sesanga plaide pour la solidarité nationale en vue de venir en aide aux victimes. Un appel adressé également à la communauté internationale.
La colère du président d’Envol éclate au moment où la crise au Kasaï a pris la tournure d’une affaire d’État. Pour « en savoir un peu plus », le Procureur général de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête contre le député Clément Kanku, soupçonné, après la révélation sa conversation téléphonique, de participation aux massacres et à un mouvement insurrectionnel au Kasaï.
De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies envoie dans les prochains jours à Kinshasa une équipe d’enquêteurs pour faire toute la lumière sur le double meurtre des experts de l’Onu Zaida Catalan et Michael Sharp.
À ce sujet, le gouvernement a déjà fait savoir qu’il ne sera pas question d’accepter une enquête internationale.