En République Démocratique du Congo, la contestation anti-Kabila dans la rue est de retour. Elle reprend ce lundi 31 juillet par des manifestations organisées à l’appel de la Lucha et plusieurs collectifs de la société civile. Des marches pacifiques pour réclamer la publication par la Ceni, du calendrier électoral, censé fixer les élections présidentielle, législatives et provinciales avant la fin de l’année.
Convoquées par les Mouvements sociaux, ces manifestations ont très vite bénéficié du soutien des leaders de l’opposition. De Moïse Katumbi à Felix Tshisekedi en passant par Vital Kamerhe ou encore Ève Bazaïba, tous les poids lourds ont appelé à la mobilisation derrière la Lucha pour « faire échec à la confiscation du droit constitutionnel des Congolais de pouvoir choir leur nouveau Président », comme l’a souligné l’ancien gouverneur du Katanga.
Attention au fiasco
Mais, si, pour Fred Bauma, l’une des têtes d’affiche de la Lucha – ce concert de soutiens symbolise l’unité dont ils ont besoin pour « sauver le pays du danger » vers lequel il fonce tout droit chaque jour un peu plus – pour les responsables de l’opposition, c’est quitte ou double. En acceptant de se mouiller les maillots dans une action de la société civile, les responsables de l’opposition ont pris le risque de partager avec celle-ci son échec ou son succès. Son échec surtout, car en cas de fiasco, la majorité présidentielle ne boudera pas son plaisir de pilonner une opposition qui n’aurait plus d’assise populaire depuis la disparition de l’ancien leader incontesté de l’Udps Étienne Tshisekedi.
L’enjeu pour la Lucha et ses soutiens c’est de réussir cette première journée qui a tout d’une journée test, dans un jeu politique où la mobilisation populaire est devenue la variable la plus importante pour l’évaluation de la contestation politique. Se louper ce lundi 31 juillet sera sans doute un mauvais signe pour la suite des événements.
En tout cas, le gouvernement, lui, n’est pas resté bras croisé attendant le triomphe de la Lucha. Il a commencé dès le début du weekend à jouer la démobilisation en lançant sa propre Lucha « pirate » dans les rues de Kinshasa. Histoire de troubler les esprits. Quelle autre surprise les autorités vont-elles réserver aux marcheurs du 31 juillet et leurs alliés de l’Opposition ?