RDC, Sanctions

À 6 mois de la fin du délai fixé par l’accord du 31 décembre 2016 pour l’organisation des élections, le chef de l’État va prendre la parole. Joseph Kabila s’exprimera à l’occasion du 30 juin. Un anniversaire de l’indépendance comme c’est le cas ces dernières années marqué par l’incertitude et la crise politique. Mais une occasion pour le président de la république de livrer son ultime analyse de la situation.

Élections impossibles en 2017

Il est souvent difficile de savoir d’avance ce que s’apprête à dire le chef de l’État. Les multiples et inhabituelles sorties médiatiques du président de la république ces derniers jours devraient toutefois changer cet état de chose cette fois-ci, rappelle un journaliste spécialiste de la politique à Kinshasa. Pour cet analyste, la teneur du message présidentiel du 30 juin ne devrait pas s’éloigner de ce qu’on a entendu récemment.




Au cours du conseil des ministres du 10 juin, le chef de l’État a rejeté toute ingérence étrangère en invitant la Ceni et le gouvernement à rejeter « toutes les pressions extérieures » sur l’organisation des élections. Un durcissement de ton contre les interventions internationales dans la politique intérieure, qui devra, selon notre interlocuteur, se poursuivre.

« C’est quand même le 30 juin, on ne peut pas célébrer l’indépendance et Lumumba et ne pas tenir un discours nationaliste », sourit le confrère.

Un État laïque

L’allocution du chef de l’État, sauf s’il l’annule, intervient 48 heures avant le début de la campagne de la Conférence épiscopale nationale du Congo pour des manifestations pacifiques visant à exiger les élections cette année. Impossible d’imaginer le président de la république zapper la case église catholique.




Le message des évêques qui a fait le tour du monde et dans lequel ils mettent directement en cause le pouvoir d’être responsable de la situation chaotique dans le pays a provoqué la colère du chef de l’État, qui a accusé les prêtres catholiques de « chercher à créer le désordre » dans le pays, en tout cas selon les propos rapportés par la Libre Belgique et non démentis. À défaut de répondre de nouveau aux évêques, ce qui pourrait desservir davantage le chef de l’État, Joseph Kabila pourrait choisir de rappeler le caractère laïque de la RDC tout en affichant sa fermeté sur son agenda.

Face aux catholiques donc, à la pression internationale et à l’opposition qui gronde, l’équation n’est pas simple pour le chef de l’État. Défier tout le monde et envenimer la situation ? Rappeler que le dialogue restait l’unique voie pour sortir de la crise ? Ou faire le dos rond en espérant que la tempête passe ?