Kamerhe, 100 jours

Par CAS-INFO

«Pendant que le peuple congolais croupit dans une misère indescriptible, il est offensant que des individus, profitant de leurs fonctions, puissent soustraire du trésor public des millions de dollars». Le procureur général n’a pas retenu ses coups au moment de prononcer son réquisitoire au procès de 100 jours.

Les peines requises contre les prévenus ont sonné comme une bombe et menacent sérieusement l’avenir politique de Vital Kamerhe. 20 ans des travaux forcés à l’issue desquels, le directeur de cabinet du Chef de l’État se verrait également interdire le droit de vote et d’éligibilité, le droit d’acceder aux fonctions publiques et parapubliques pendant 10 ans « quelles qu’en soit le niveau ». Pour avoir détournement de fonds publics. Confiscation de l’argent logé dans les comptes bancaires de son épouse, Amida Shatur Kamerhe, entre janvier 2019 et aujourd’hui, et enfin la saisie des biens immobiliers du couple Kamerhe, de son cousin Daniel Nkingi, alias «Massaro», et de sa belle fille Soraya Mpiana, acquis au cours de la même période.

« Circonstances aggravantes »

Concernant l’homme d’affaires libanais, Samih Jammal, l’homme par qui le scandale est passé, le ministère public requiert la même peine que Vital Kamerhe sur les travaux forcés en plus de 10 ans de servitude pénale, une amande de 20 millions de dollars ainsi que son expulsion du territoire national.

Après avoir détaillé les infractions de détournement et de blanchiment des capitaux, « qui ont été établies avec circonstances aggravantes », le procureur général a demandé au tribunal d’appliquer «toute la rigueur de la loi aux délinquants», dont les faits reprochés ont été établis. Y compris à l’endroit de l’intendant Jeannot Muhima, le fonctionnaire de la présidence de la republique qui a servi de relais entre Vital Kamerhe et la société Samibo. Il a demandé son incarcération et deux ans de prison.

Du côté de la défense, les avocats de Samih Jammal ont continué à plaider l’innocence de leur client et l’« absence des preuves ». Même argument de la part du conseil du directeur de cabinet du Chef de l’État qui a tenté le tout pour le tout pour obtenir la remise de l’audience.