Par Marcel Kitambala

Amnesty International, Human Rights Watch, Filimbi, La Voix des Sans Voix-Droits de l’Homme, elles sont au total 45 organisations de défense de droits  humains à exiger aux autorités congolaises, ce mardi 26 septembre, la libération immédiate de quelques 9  activistes de la Lucha aux arrêts  depuis le mois de juillet  dernier, dont 5 à Mbuji-Mayi et  4 autres à Lubumbashi. A travers un communiqué conjoint signé par cette coalition de 45 organisations de la défense de droits humains congolaises comme internationales, elle parle des arrestations injustes.

« Les autorités de la République démocratique du Congo devraient libérer immédiatement et sans condition neuf activistes pro-démocratie ou défenseurs des droits humains congolais détenus injustement pour avoir participé à des activités pacifiques », a-t-elle déclarée

Par ailleurs, il ne s’agit pas simplement d’une exigence mais aussi d’une conscientisation de ces organisations à l’endroit des autorités. Selon Evie Francq, chercheuse sur la RD Congo à Amnesty International, il faut garantir la liberté d’expression.

« Les autorités congolaises devraient immédiatement mettre un terme à leur répression des rassemblements pacifiques et de la liberté d’expression. Elles devraient libérer immédiatement et sans condition tous les défenseurs des droits humains et les activistes détenus injustement à Mbuji-Mayi et à Lubumbashi. », a-elle indiquée et à la directrice de Human Rights Watch pour l’Afrique centrale, Ida Sawyer d’ajoutée  que : « Les autorités congolaises ont jeté des activistes en prison parce qu’ils s’étaient joints à des manifestations pacifiques appelant à la tenue des élections et au respect de la Constitution congolaise. Le gouvernement devrait les libérer immédiatement et veiller à ce que tous les Congolais jouissent du droit de manifester pacifiquement et d’exprimer leurs opinions politiques », a-t-elle déclarée

Ces activistes  ont été arrêtés pour avoir participé à une manifestation « pacifique » le 31 juillet contre le retard observé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la publication du calendrier électoral, mais aussi pour avoir enquêté sur la transparence dans le processus d’enrôlement des électeurs dans la province du Kasaï oriental. Ils sont accusés d’avoir divulgué des renseignements individuels communiqués à la CENI pendant l’enrôlement, des charges qui semblent être motivées politiquement. Des accusations que rejette en bloc Patrick Ilunga, directeur chargé des relations publiques au sein de Justicia, une ONG de droits de l’homme.

« Manifester pacifiquement pour appeler à la publication d’un calendrier électoral fait partie de l’exercice des droits et libertés garantis par la Constitution congolaise. Le système judiciaire congolais ne devrait pas servir d’instrument de répression à des fins politiques, mais au contraire respecter la Constitution et rejeter toute poursuite motivée par des raisons politiques » », a-t-elle déclaré

Le 15 septembre dernier, le parquet a requis des peines de cinq mois de prison contre les quatre activistes à Lubumbashi. Un jugement du tribunal de grande instance de Mbuji-Mayi est attendu ce mardi 26 septembre.