Video FARDC

La justice militaire sera instruite pour diligenter une enquête, a jusque là répété la hiérarchie militaires. Réactions et incompréhensions ont envahi les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo dans laquelle on voit des militaires FARDC tirer sans sommation sur des personnes présentées comme des miliciens du chef coutumier Kamwina Nsapu.

Difficile d’y voir clair tant la scène se déroule sur une zone censée opposer l’armée congolaise à cette milice locale qui fait parler d’elle depuis quelques mois. Problème, la vidéo est accablante et suscite l’indignation. Étant donné que les personnes tuées ne sont pas armées ou sont munies d’à peine quelques bâtons et lance-pierres.

Au lendemain des affrontements meurtriers fin janvier dans le territoire de Tshimbulu au Kasai Central, la Monusco avait déjà pointé un usage excessif et disproportionné de la force. Une dénonciation qui se renforcer désormais avec la diffusion de ladite vidéo.

Un acte passible de la justice internationale ?

La violence du film macabre et les scènes qu’elle diffuse ont provoqué plusieurs interrogations et certains se demandent même si ces actes pouvaient faire l’objet des poursuites judiciaires devant les instances internationales.

La réponse à cette question peut venir essentiellement des Conventions de Genève du 12 août 1949 et de leurs Protocoles additionnels I et II de 1977 et des Conventions de La Haye de 1899 et 1907, comme l’explique un document des Nations unies à propos des « crimes de guerre », violations graves du droit international humanitaire commises à l’encontre des civils ou des combattants ennemis à l’occasion d’un conflit armé international ou interne.

Dans ces instruments, un crime contre l’humaité fait référence au meurtre, extermination, viol ou encore, comme l’établit le rapport Mapping de l’ONU, aux « attaques généralisées ou systématiques », à de « multiples actes de violence de grande ampleur» menés de manière organisée et ayant causé́ de nombreuses victimes.

Certes dans la video « satanique » des «tueurs à camera», il ne s’agit pas d’une tuerie de masse. Il n’y a pas non plus de génocide. Mais, 15 personnes, voire plus, y sont massacrées systématiquement, au cri de « force reste à la loi ». Et Cela risque bien d’intéresser une certaine curiosité internationale.

Même si, à ce stade, il est difficile de dire si oui ou non l’expédition punitive de Mwanza-Lomba peut être classée dans l’une ou l’autre catégorie de ce que l’on peut considérer comme un crime contre l’humanité.