Par CAS-INFO

Il n’a rien perdu de sa combativité. Bien au contraire, Martin Fayulu reste Martin Fayulu. Dans une sortie médiatique sans concessions, jeudi, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 est revenu sur l’actualité politique mouvementée dans le pays. Félix Tshisekedi, sa présidence de l’Union africaine, son divorce avec Joseph Kabila, tout y était. Et rien pour épargner son ex-« frère » devenu Chef de l’État.

« Une marionnette reste une marionnette »

Certes, il continue de réclamer l’« impérium » qui lui a définitivement échappé, mais le président de l’ECiDé sait qu’il y a un champ libre à amplifier. Avec l’engouement ambiant autour de l’Union sacrée, il ne reste plus que lui pour endosser le costume de leader de l’opposition. Pour cela, quoi de mieux que de s’en prendre à sa cible favorite. De Félix Tshisekedi, Martin Fayulu continue, en effet, de n’apercevoir que l’ombre de Joseph Kabila. « Une marionnette reste une marionnette », a-t-il assené tout en ironisant sur « une deuxième grossesse », au moment d’évoquer le tube du moment, à Kinshasa: l’Union sacrée prônée par le Chef de l’État.

Pour Martin Fayulu, rien ne dit que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila se sont séparés. Rien, pas même l’effondrement en cascade des piliers de l’ex-président à l’Assemblée nationale et au Sénat. « Il faut qu’on nous amène le deal de Kingakati », a-t-il encore réclamé en référence à un accord secret jamais prouvé, que Joseph Kabila et Félix Tshisekedi auraient conclu dans le cadre de l’alternance pacifique au somment de l’État. Qu’importe, Martin Fayulu persiste.

« Ce qui reste de ces accords, c’est que les mêmes personnes sont là, Tshisekedi, Kabila, l’Assemblée. C’est de la diversion. Les deux doivent vivre. Les jumeaux sont là; ils peuvent s’insulter. Mais ils sont là », a-t-il déclaré.

Union africaine ? Le poste appartient au pays

Interpellé sur ce discours digne d’opposant pour celui qui n’a cessé de se considérer comme le vrai vainqueur de la dernière présidentielle, Martin Fayulu se définit comme un « résistant », qui lutte « pour restaurer la souveraineté du peuple». Sans citer Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba, ses compères de la coalition Lamuka, Martin Fayulu les disqualifie de l’opposition. « Ceux qui se sont récemment inscrits dans l’opposition, appartiennent à la même coalition », a-t-il tranché en se posant d’office comme le véritable leader de l’opposition, le seul à n’avoir pas cédé aux sirènes de l’Union sacrée.

Martin Fayulu le sait, sa position lui offre des coudées franches pour administrer ses coups au nouveau régime et il en profite. L’insécurité dans l’est du pays, la situation « catastrophique » des droits de l’homme ou encore l’éducation des enfants qui serait en péril, le chef de file de l’ECiDé a dressé un tableau sombre, à l’actif de l’actuel pouvoir. Bref, pour lui, tout est noir, y compris le rayonnement diplomatique de la RDC symbolisé par la présidence tournante de l’Union africaine occupée depuis samedi par Félix Tshisekedi. « Un poste qui n’appartient pas un à un individu mais au pays. Malheureusement pour nous, c’est un usurpateur qui prend ce poste, il ne fera rien ». Du Martin Fayulu de bout en bout.