La radio Okapi diffuse ce matin les témoignages des rescapés de Nganza, la commune de Kananga visée par les tueries perpétrées par des hommes en uniformes la semaine dernière.

Dans le premier témoignage on entend la voix d’un jeune garçon visiblement soulagé d’être enfin en sécurité. Enfin, car il aurait pu subir le même sort que le reste de sa famille. En Tshiluba, il raconte :

« J’ai fui la commune de Nganza parce qu’on a tué mes parents…Il y avait un guide qui parlait en Tshiluba et les militaires s’exprimaient en Lingala. Ces derniers ont plaidé qu’on ne nous fasse pas du mal. Mais le guide [qui s’exprimait en Tshiluba] a insisté en demandant le fusil pour les tuer…et ils ont commencé à les tuer. Moi, je me cachais avec 4 autres…».

L’émotion est forte dans la voix du jeune garçon et la journaliste lui demande l’identité des victimes de sa famille :

« Ils ont tué ma maman, ils ont tué Ya Élisée et Ya Jina avec son bébé de 4 mois ».

Leurs bourreaux étant partis, le jeune garçon et les autres survivants se sauvent vers la commune voisine de Katoka. Les corps de ses proches n’étaient pas encore enterrés jusqu’au moment où il témoignait devant radio Okapi.

Un autre survivant est plus âgé a perdu sa sœur et n’a pas de nouvelles du reste de sa famille. Son voisin dégouté se demande s’il faut que tout le monde rejoigne l’insurrection. Sa famille est décimée : sa mère, sa belle-sœur avec un bébé. Même son épouse enceinte n’a pas eu grace devant les hommes armés.

Témoignages en Tshiluba recueillis par radio Okapi