Par CAS-INFO

Le premier ministre Sama Lukonde a répondu le mardi 01 novembre aux préoccupations des Députés nationaux sur la loi de finances 2023. Celle-ci a été jugée recevable et envoyée à la commission ECOFIN.
C’est avec une majorité confortable que les élus nationaux ont jugé recevable la loi de finances de l’exercice 2023, présentée le 28 octobre dernier.

Un débat fort enrichissant a été ouvert à cet effet, assorti de questions des élus nationaux auxquelles le Premier ministre a répondu ce mardi 1er novembre 2022 devant la représentation nationale.

La commission de l’ECOFIN a un délai de 15 jours pour toiletter le texte avec le concours des autres députés intéressés ainsi que les Ministres et services publics concernés par des questions particulières de la commission.

A l’ouverture de la séance plénière de cet après-midi, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes d’atrocités de M23 à l’Est du pays notamment Rutshuru.

C’était aussi l’occasion pour le Premier Ministre du Gouvernement d’informer la nation avec promesse qu’une réponse et des moyens appropriés seront alloués pour le rétablissement de la paix et l’intégrité territoriale.

« Le salut du peuple est la loi suprême », a-t-il déclaré.

Dans les réponses aux préoccupations des élus nationaux, le Premier Ministre a résumé sa réponse en quatre thématiques, à savoir : Les préoccupations générales, les questions sur les recettes de l’Etat, les questions sur les dépenses, la sécurité ainsi que le projet de développement de 145 territoires financés dans le cadre du budget 2023.

Abordant les préoccupations générales, Sama Lukonde a promis des efforts pour stabiliser et contenir la dépréciation de la monnaie nationale dans les proportions acceptables pour ne pas perturber le cadre macro-économique.

S’agissant de l’exclusivité du petit commerce aujourd’hui ouvert aux expatriés au détriment des nationaux, il a promis un projet de loi du gouvernement pour protéger et garantir l’exclusivité nationale, avec notamment un accès facile au crédit grâce notamment à la prochaine création d’une banque de crédits, avec un capital majoritairement congolais.

En ce qui concerne la relance de la MIBA, allant au-delà de la demande d’une subvention de 20 millions de dollars exprimée par beaucoup d’intervenants, le gouvernement se propose de créer une nouvelle société industrielle et rentable, avec un coût global de 160 millions. Un premier acompte de 30 millions est prévu dans le cadre du budget 2023.

Justifiant l’augmentation des recettes publiques et l’accroissement de 35% du budget par rapport de l’exercice 2022, il a reconnu l’apport du secteur minier et le contrôle accru de l’IGF, sans oublier l’apport des régies financières dans leur effort de numérisation ainsi que d’autres réformes en cours.
Aux députés qui ont critiqué les ressources affectées à l’armée (pour faire face aux défis sécuritaires et de défense de l’intégrité territoriale), aux élections et à la jeunesse, Jean-Michel Sama Lukonde a annoncé un accroissement significatif des ressources à ces secteurs pour, notamment, rationaliser les ressources humaines, améliorer les infrastructures et les équipements des services de défense et de sécurité.

Au premier apport de 500 millions USD déjà versés à la CENI, il a promis, dans le cadre de cette loi de finances, un autre versement de 400 millions USD pour l’organisation d’élections dans le délai.

Il est également prévu des allocations importantes pour la poursuite de l’amélioration des conditions des fonctionnaires (y compris la mécanisation de nouvelles unités), ainsi que l’encadrement de la jeunesse avec la construction d’infrastructures sportives à travers le pays.

D’autre part, le Fonds de promotion de la santé en création va s’occuper de la construction des infrastructures de santé à travers le pays.

En attendant, le projet de 145 territoires, dont la mise en œuvre a débuté, le gouvernement va déjà jeter les bases de la construction et la modernisation d’infrastructures de base des ETD et booster le développement du pays depuis la base, avec un financement de 10 millions de dollars par territoire.

L’apport des agences d’exécution de grande expérience, comme le PNUD, BCECO, a été sollicité pour éviter l’amateurisme et d’autres mauvaises pratiques.

Au moins 30% du décaissement a été déjà fait, notamment pour ouvrir 38.000 km de routes de desserte agricole à travers le pays et permettre l’inter connectivité des peuple et des ETD.

Le gouvernement, a conclu le Premier ministre, compte sur l’implication des députés nationaux pour la réussite tous les projets qui seront exécutés dans le cadre de cette loi tant dans la collecte que l’usage des ressources.