RDC, USA, Félix Tshisekedi, Kabila

Par CAS-INFO

Du Donald Trump tout craché. Pourrait-t-on être tenté de soupirer. Alors que la RDC savoure encore sa première alternance démocratique quoique mouvementée au sommet de l’État, les États-Unis ouvrent cette nouvelle page de l’histoire congolaise à leur manière : en sanctionnant des pro Kabila.

Alors que Washington, à l’image de toute la communauté internationale a bien salué les résultats pourtant contestés des élections du 30 décembre 2018, voici que le département d’État annonce des sanctions contre des dignitaires de l’ancien gouvernement de Joseph Kabila. Parmi eux, l’ex président de l’assemblée nationale et chef de l’ancienne Majorité présidentielle Aubin Minaku, le président de la Cour constitutionnelle Benoit Lwamba Bindu, qui a confirmé la victoire de Félix Tshisekedi, et surtout l’insaisissable président de la Commission électorale Corneille Nangaa ainsi que son premier adjoint Norbert Basengezi. Tous désormais interdits de visa aux États-Unis pour ‘’corruption importante liée au processus électoral’’ et pour être « responsables, complices ou auteurs de violations des droits humains ou d’atteintes au processus démocratique en RDC », comme l’indique le communiqué de la diplomatie américaine.

Les accusations sont très graves et pourraient faire croire que les Américains continuent à émettre des doutes sur la présidentielle de décembre 2018. Il n’en est rien de tout cela. Et c’est même tout le contraire. Car dans ce même communiqué le département d’État assure que les actions annoncées ne concernaient ni le peuple congolais encore moins le gouvernement nouvellement élu. « Cette décision reflète l’engagement du département d’État à travailler avec le nouveau gouvernement de la RDC pour concrétiser son engagement déclaré à mettre fin à la corruption et à renforcer la démocratie et la responsabilité, ainsi que le respect des droits de l’homme. », martèle le texte.

Le message ne pouvait être plus clair. Alors que le nouveau président congolais Félix Tshisekedi se prépare à gouverner avec le FCC, la coalition d’un Joseph Kabila en première ligne ces derniers jours et qui revendique une majorité écrasante à l’assemblée nationale. Alors, simple coïncidence ou sanctions bien calculées ? Au moment même où Aubin Minaku et compagnie étaient ciblés, Félix Tshisekedi recevait vendredi à la Cité de l’Union africaine le tout nouvel envoyé spécial des États-Unis dans la région des grands lacs John Peter Pham. Un ami du président venu le féliciter mais aussi saluer l’alternance historique à la tête du pays. Un ami et des sanctions qui viennent rééquilibrer le débat face un clan Kabila qui ne cache pas sa soif de continuer à contrôler le pouvoir ?