31 décembre 2017, Kabila, Fatshi

En République Démocratique du Congo, la fin de l’année risque de ressembler à celle de 2016 marquée par un insoutenable suspens autour de la date du 19 décembre, la fin avortée du dernier mandat de Joseph Kabila, des manifestations et la violence. Ainsi, a décidé d’inscrire à l’agenda des prochains mois, le président du Rassemblement, la principale force de l’opposition.

Dans un message très offensif, lu à la presse samedi, à Kinshasa, à l’occasion du 1er anniversaire de la coalition des forces acquises au changement créée à Genval (Belgique) le 10 juin 2016, Félix Tshisekedi a lancé une lourde charge contre le chef de l’État, accusé, lui et sa famille politique d’être « responsables » de la crise dans laquelle est plongé le pays depuis plusieurs mois et d’avoir « violé délibérément » l’accord de la Saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016 sous la houlette de l’église catholique et qui prévoit les élections à la fin de l’année.




Organiser les élections le 31 décembre 2017. Une perspective que Joseph Kabila a exclu au cours de son interview largement commentée au magazine allemand Der Spiegel le 4 juin dernier. Le chef de l’État y avait indiqué n’avoir jamais promis les élections « du tout ». Félix Tshisekedi lui a répondu :

« Les élections ne sont pas un don promis ou à promettre, suivant le bon vouloir d’un acteur politique, de quel que bord que ce soit, au peuple souverain », a protesté le chef de fil du Rassemblement. Avant de sonner la mobilisation : « En ce jour du 10 juin 2017, le Rassemblement a un an d’existence. L’heure a donc sonné pour nous, de nous remobiliser comme un seul homme, pour relever le défi que Joseph Kabila a lancé à notre peuple de priver la nation congolaise d’élections ».




L’entrave, selon l’Union européenne, de la mise en œuvre de l’accord de la Saint Sylvestre a valu à plusieurs personnalités proches du chef de l’État des sanctions, fin mai dernier. Des mesures restrictives qui n’ont pas, pour autant, ébranlé la détermination du Pouvoir congolais de continuer à suivre son propre agenda. Ainsi que l’a démontré Joseph Kabila en Conseil des ministres le vendredi 9 juin 2017 en rejetant « fermement » toute ingérence étrangère et demandant au Gouvernement et à la Ceni de « rejeter » toute pression extérieure sur l’organisation des élections.

De son côté, revigoré par les sanctions internationales qui accablent des personnalités clés du régime, le Rassemblement annonce un conclave dans les prochains jours à Kinshasa. Objectif, élaborer une nouvelle feuille de route qui va « baliser » son action jusqu’au 31 décembre 2017, « date à laquelle des élections présidentielle, législatives et locales doivent avoir été organisées dans notre pays », a décrété Félix Tshisekedi.

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