Sortie de crise en RDC : un accord qui met les points sur les « i »
Joseph Kabila, président de la République Démocratique du Congo (photo récupérée sur www.dhnet.be).
1er Janvier 2017| Par Yvon Muya
Après trois semaines des discussions et un dernier jour interminable de 2016, la Majorité et le Rassemblement se sont accordés de cogérer le pays pendant un an jusqu’aux élections fixées en décembre 2017. Si l’accord du 31 décembre reste inachevé car prévoyant la poursuite des négociations pour des arrangements particuliers, « il apporte enfin des garanties nécessaires pour la première alternance démocratique dans notre pays », a ainsi commenté l’opposant Moïse Katumbi dont le sort (retour au pays en homme libre) n’a pas, finalement, trouvé satisfaction.
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Soupçonné d’avoir torpillé le processus électoral pour se maintenir au pouvoir, le chef de l’État a pris la parole, peu avant la signature de l’accord, pour ses vœux de l’an, à la télévision nationale. Si, Joseph Kabila n’a pas évoqué son avenir politique, il a clairement mis le cap sur les élections. « Je m’assurerai que chacune des institutions concernées fasse sa part et que plus rien ne nous distraie de cet objectif », a promis le président.
2017, une année électorale
En fixant l’échéance pour l’organisation des élections en décembre, l’accord du centre inter-diocésain décrète, de facto, 2017 comme une année électorale. Voilà qui va mettre la classe politique congolaise devant ses responsabilités. Le chef de l’État, le futur gouvernement version « Rassemblement », mais surtout, la Commission électorale qui doit publier un calendrier conforme au compromis politique. Chacun devra faire preuve de bonne volonté.
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Pour Joseph Kabila qui ne peut plus concourir pour un 3e mandat ni tenter de changer la constitution, c'est écrit noir sur blanc dans l'accord, les premiers mois de 2017 seront un test grandeur nature. Ils devront montrer un président se préparant à sa succession. S’il n’a pas évoqué le sujet jusque-là, les conditions de l’accord risquent de l’y obliger. Soit il décide du candidat à sa succession et se prépare à le faire gagner. Soit, il ne fait rien du tout et en ce moment-là, il déclenche une guerre de succession dans son camp. Troisième possibilité, le plus inquiétant, il ne donne aucun signal dans le sens des élections et confirmera, définitivement, les allégations de ceux qui l’accusent de vouloir toujours rester, à vie, dans son fauteuil de président.
En tout cas, avec l’accord de la Cenco, l’heure de la vérité a sonné. À la fois pour la Majorité au pouvoir et pour le Rassemblement qui a tant réclamer les élections. Il a l'occasion de les organiser ou de démissionner si rien ne va dans ce sens. Les heures, les jours et les semaines à venir permettront d’y voir un peu plus clair.
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