RDC : un Accord politique attendu et les incroyables concessions de Joseph Kabila
Le chef de l'État Joseph Kabila recevant les évêques catholiques (photo d'illustration).
23 décembre | Par Yvon Muya
Incroyable. Tel est adjectif qui vient à l’esprit pour qualifier l’Accord politique que les évêques catholiques s’apprêtent à annoncer aux Congolais ce vendredi pour sortir de la crise. Sauf rebondissement de dernière minute, Joseph Kabila devrait s’engager tout à l’heure, qu’il ne cherchera pas à briguer un 3e mandat. C’est en tout cas ce qu’ont annoncé, jeudi, soir, les participants au comité restreint du dialogue de la « dernière chance » facilité par l’Église catholique.
Pas de troisième mandat. Mais aussi, un réajustement du calendrier électoral pour les élections présidentielle et législatives qui devraient se tenir non plus en 2018, mais au dernier trimestre de 2017. En contrepartie, le Rassemblement concèderait, à son tour, à Joseph Kabila, de rester à la tête de la transition jusqu’à élection de son successeur.
Sur le papier, et si tout ceci est confirmé par la signature des uns et des autres, le compromis a de quoi être incroyable. Tant, le doute avait déjà gagné les Congolais après les récentes violences qui ont endeuillé le pays. Il faut dire qu’avec la militarisation du pays ces derniers jours et les propos va-t-en guerre des ténors du régime, personne ne peut imaginé de si tôt un tel scénario.
Mais attention ! Ne nous emballons pas trop vite. Tant que ce n’est pas fait. Ce n’est pas fait. Avec cette classe politique congolaise, on n’est jamais, cent pour cent, à l’abri d’une surprise de la dernière minute.
En effet, si l’avenir du chef de l’État dont le mandat est terminé le 19 décembre dernier semble s’éclaircir, les questions demeurent sur la gestion de la transition. L’idée d’un Conseil National de Transition dirigé par Étienne Tshisekedi, un temps évoqué, a été rejeté par la Majorité Présidentielle. À la place, un comité de suivi de l’Accord devrait être mis en place.
L’autre concession du pouvoir à surveiller, concerne la libération de 7 prisonniers politiques et d’opinion emblématiques, ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des opposants. Ce dernier point pourra signer le retour de l’ancien gouverneur Katanga Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle.
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