RDC : le gouvernement joue la montre et bloque Katumbi
Moise Katumbi, candidat du G7 se rendant à son audition au parquet de Lubumbashi en Mai 2016.
14 décembre | Par CAS-INFO
Le dialogue de la «dernière chance» en République Démocratique du Congo tourne au pour ou contre le retour de Moise Katumbi, l'ancien gouverneur et candidat à la présidentielle poussé à l'exil depuis Mai 2016.
Cette fois-ci, le blocage ne vient pas de l'opposition, mais bien, du pouvoir, accusent les délégués du Rassemblement. Mercredi, la commission décrispation s'est séparée en queue de poisson du centre interdiocesin (siège de la Cenco). Les demandes de la coalition à laquelle appartient Moise Katumbi en vue d'abandon total des poursuites en cours à l'encontre de son "champion" se sont heurtées à une bien timide réaction de la part de la délégation gouvernementale. «Il n'y a plus des poursuites car il été condamné», a ainsi tranché un membre de la mouvance présidentielle.
«La guerre des nerfs»
Ce blocage du dossier Katumbi sonne comme une réponse du pouvoir à la sortie médiatique de la juge qui a condamné l'ex gouverneur. Sur Tv5 Monde mardi, Chantal Ramazani a affirmé avoir condamné l'opposant au régime de Joseph Kabila sous la menace des autorités. La réplique du gouvernement semble se jouer sur la scène de la négociation. Ainsi si l'interview de la magistrate est apparue comme une manière d'accentuer la pression sur le pouvoir, ce dernier veut démontrer que c'est lui qui mène le jeu.
Le temps passe
Pour le pouvoir, ce blocage est une situation qui l'arrange. Dans quatre jours, le mandat du chef de l'État expire et le tant attendu 19 décembre approche à grand pas. Gagner du temps et mettre ainsi toutes les parties devant le fait accompli semble le scénario rêvé pour le pouvoir. Alors que l'aile dur du Rassemblement exige toujours le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat, Moise Katumbi apparaît pour les kabilistes, la carte qu'ils comptent jouer à fond.
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