JUSTICEAffaire Ramazani : à son tour, la Cour d'Appel accable la juge28 juillet 2016 | Avec Guillaume Kazadi à Lubumbashi |
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Il y a encore quelques semaines personne ne connaissait son nom. En 48 heures seulement Chantal Ramazani est en train de devenir le personnage clé du procès de l’immobilier qui condamne l’ancien gouverneur du Katanga à 3 ans de prison. Dans une lettre datée du 25 juillet Chantal Ramazani qu’on dit en fuite, affirme « avoir été obligée par Monsieur Kalev Mutond, administrateur général de l’ANR (Agence nationale de renseignement), la présidence de la république, le premier président de la Cour d’appel de Lubumbashi (mon chef hiérarchique et inspecteur de l’ANR, accompagné de douze éléments de la garde républicaine) et le procureur général près de la Cour d’appel de Lubumbashi, de condamner monsieur Moïse Katumbi Chapwe ». La Cour d’Appel de Lubumbashi a réagi à ces accusations. « Suivant les informations à sa possession, le président du Tribunal de Grandes Instance de Lubumbashi n'a enregistré à ce jour aucune lettre adressée à la hiérarchie par la présidente du Tribunal de Paix Lubumbashi/ Kamalondo sous son couvert pour faire état des pressions qui auraient été exercées sur elle lors du prononcé du jugement RP 7652/I rendu par sa juridiction », écrit le président de la Cour d’Appel dans un communiqué ce jeudi. Une enquête effectuée sur la procédure incriminée n’a détecté aucune faille écrit encore le cabinet de la cour d’Appel de Lubumbashi qui affirme « qu’en son temps, elle [la juge, Ndlr] n'a jamais fait état d'une quelconque pression qui aurait été exercée sur elle ni sur un autre membre de la composition. Le communiqué poursuit par ailleurs que « ce magistrat fait objet d'une enquête disciplinaire pour s'être rendu sans autorisation à Kinshasa le 22 juillet 2016. Les éléments recueillis au cours de cette investigation laissent entrevoir la mise en place d'un réseau dont l'objectif était de paralyser l'examen de la cause inscrite sous RPO 7685 devant ce Tribunal ». La lettre attribuée à la Présidente du Tribunal de Paix, dont fait état les réseaux sociaux ne s'explique pas, plus d'un mois après le prononcé du jugement mis en cause, affirme encore la Cour d’Appel qui dénonce les tentatives de corruption. Elle affirme avoir transmis toutes ces informations au Procureur Général pour l’ouverture d'une information judiciaire. Mise en cause, L’Agence Nationale de Renseignement a aussi demandé, mercredi, une enquête judicaire. Tout en qualifiant la lettre de la juge Ramazani de machination « pour dédouanée à vil prix une personne condamnée dans une affaire strictement privée ». |
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