Par Siméon Isako

Dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 18 mai 2021, l’ACAJ s’est prononcé sur la question liée à la « nationalité » et qui fait débat ce dernier temps en RDC entre les partisans de Félix Tshisekedi et ceux de Moïse Katumbi.

Selon l’ACAJ, tout ce qui devrait être fait au parlement dans le cadre de cette réforme, doit respecter la constitution.

« La toile enregistre une nette poussée de fièvre aux allures d’une guerre de tranchées opposant les tenants d’une réforme de la loi électorale en ses dispositions relatives aux conditions d’éligibilité de certains citoyens à la présidence de la République, et ceux qui estiment qu’il serait de bon aloi que lesdites dispositions, essentiellement relatives
à la nationalité, ne soient modifiées au risque de violer la Constitution de
la République
« , lit-on dans le communiqué de l’ACAJ.

Cette organisation de défense des droits de l’homme craint que ces réformes conduisent aux violences.

« L’ACAJ note que ce débat citoyen constitue une éclatante illustration de la pleine et entière jouissance par chaque Congolais de sa liberté de penser et de s’exprimer ce, dans le strict respect de l’autre. Cependant, s’agissant d’une question touchant au substrat qui lie un individu à son pays, la nationalité en l’occurrence, l’ACAJ tient à rappeler, aux uns et aux autres, la nécessité républicaine qu’il y a à aborder cette question avec responsabilité dans une approche débarrassée de toute considération politicienne susceptible de remettre
en cause la fragile unité nationale maintes fois mise à l’épreuve par des frustrations réelles ou supposées
« .

Se fondant, d’une part, sur les prescrits constitutionnels combinés à ceux des articles 10, 11, 12, 13, 72, 102 et 106, qui ont le mérite de déterminer avec clarté ce qu’il convient d’entendre par Congolais d’origine et, d’autre part sur les défis multiples et urgents auxquels les institutions de la République font face pour alléger la misère du peuple et restaurer la paix dans la partie Est de la RD Congo, « l’ACAJ estime inopportun d’accorder le primat à cette question dont les acquis intangibles sont administrés par les cycles électoraux successifs de 2006, 2011 et récemment 2018« , indique Georges Kapiamba.

D’après cette organisation, « il appert clairement qu’une réforme ayant pour finalité de percuter lesdits acquis démocratiques risquerait d’engendrer des frustrations et des violences éventuelles dont la RD Congo n’a point besoin. Des exemples inspirés par plusieurs pays du monde démontrent que certains de leurs leaders, issus de l’immigration, naturalisés ou ayant acquis la nationalité du pays hôte par l’un de leurs parents, ont servi leurs Etats avec dévouement et patriotisme ».

L’ACAJ appelle par ailleurs, les uns et les autres à déployer leurs énergies pour le paix dans l’est.

« Nous appelons vivement la classe politique congolaise à concentrer ses efforts sur la restauration de la paix notamment dans les provinces de Ituri et Nord-Kivu, l’amélioration du bien-être collectif, ainsi qu’aux préparatifs de l’organisation du cycle électoral de 2023 appelé à être apaisé, juste, démocratique, transparent et inclusif, a déclaré Me Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ. Chaque leader politique ou social devra s’employer à déraciner la division, dégager les racines des affrontements politiques et, affronter avec courage les injustices fabriquées des années durant en RD Congo« , a-t-il conclu.