Présidentielle, Katumbi

Par CAS-INFO

En Republique Démocratique du Congo les grandes manœuvres ont commencé. Normal. Après des mois d’affrontements dans la rue et de longues batailles diplomatiques, le pays semble être pour la première fois sur le point d’aller voter. Du moins si on considère le calendrier électoral de la Commission électorale. La CENI a en effet fixé les élections présidentielle et législatives au 23 décembre 2018, soit, dans 9 mois. Autrement dit, demain. Déjà.

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Alors que jusque-ici la question était, qui succèdera à Joseph Kabila, concernant le fameux dauphin ? Les projecteurs sont désormais tournés vers l’opposition congolaise qui semble avoir l’occasion unique d’arracher le pouvoir des griffes du président sortant. Mais comment réaliser ce « rêve » ? Avec qui ? Telles sont les équations que les adversaires du chef de l’État sont appelés à résoudre. Et ce, au plus vite.

Les prétendant au postes ne manquent pas

Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi, Adolphe Muzito, ce ne sont pas les personnalités fortes qui manquent pour défier un des régimes forts de la région des grands lacs. Mais l’opposition congolaise gagnera premièrement en fédérant autour d’un projet commun. En second lieu et c’est le plus important dans les élections en Afrique, en se rassemblant autour d’un seul homme capable de gagner.


Dans le contexte congolais où le système électoral est passé à tour unique concernant la présidentielle et à 1% de seuil de représentativité suivant la réforme de la loi électorale en ce qui est de la députation nationale, le critère de popularité devait être en pôle position quant au choix à faire du champion de l’opposition. Par ailleurs les deux premières élections de 2006 et 2011 ont confirmé la réalité du vote tribal en divisant le pays en deux régions électorales Est-Ouest. Une telle configuration nécessite un profile qui soit en mesure de transcender les clivages ethniques. Enfin, la crise politique qui secoue le pays depuis 2016 a mis en évidence l’importance d’avoir un solide porte-monnaie.

S’il devait se présenter, Katumbi tient la corde

Considérant les trois critères ci-haut développés, en l’absence d’Étienne Tshisekedi, décédé, et de Jean Pierre Bemba, détenu à la CPI, Moïse Katumbi parait être le candidat qui s’en approche le plus, comparé à ses autres rivaux de l’opposition. À la tête du Katanga, province la plus riche du pays, avant de faire défection en 2014, la popularité de l’ancien gouverneur, également président de l’un des clubs de foot les plus prestigieux du continent, n’est plus à démontrer. Tout comme sa puissance financière qu’il n’a pas hésité à mettre sur la table au moment de la naissance de la redoutable coalition de Genval. Ennemi public numéro un depuis qu’il a osé officialiser son souhait de devenir Président, Moïse Katumbi a vu s’accumuler sur lui les affaires judiciaires et condamnations. Puis, l’exil. Faisant de lui l’opposant politique présidentiable le plus persécuté de l’ère Joseph Kabila – Diomi Ndongala, Jean Claude Muyambo et Kutino Fernando étant ceux qui se targueront d’avoir affronté l’enfer de la prison de Makala – mais dont les ambitions présidentielles restent moins évidentes que celles de l’opposant en exil.




Ainsi en-est-il du président national de l’UNC. Ancien proche de Joseph Kabila comme Moïse Katumbi, Vital Kamerhe a les atouts incontestables pour porter le flambeau de l’opposition en cas d’élimination définitive, de la course, du président du TP Mazembe, sur qui pèse toujours la menace de non éligibilité en raison de sa condamnation à 3 ans de prison. Cependant, s’il est sûr de faire le plein de voix dans les provinces de l’Est du pays, l’ancien président de l’assemblée nationale aura, à l’image de son honorable mais peu étincelante 3e place de 2011, du mal à bénéficier de manière conséquente de report des voix dans l’Ouest et le Sud du pays.

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Grâce à l’image forte de son très populaire défunt père dans l’espace Kasaï, Félix Tshisekedi raflerait lui facilement la mise dans le centre du pays. Mais là encore peu suffisant pour l’incontestable future président de l’Udps de faire basculer une élection. « Fatshi » souffre par ailleurs d’un manque important d’expérience politique par rapport aux deux opposants précités.

Expérience, puissance financière, popularité, candidature la plus redoutée par le pouvoir. Sur ces critères, Moïse Katumbi semble être le seul à ce jour à tenir la corde. Si l’opposition congolaise tient à faire aboutir son projet d’alternance politique et à déboulonner la puissante machine MP, elle sait ce qu’elle doit faire.

Alors oui, Katumbi a travaillé avec Joseph Kabila. Oui, il est comptable du « pire » bilan du gouvernement actuel. Macky Sall aussi a été le bras droit d’Abdoulaye Wade. Ça ne l’a pas empêché de gagner et de placer aujourd’hui le Sénégal dans les meilleurs conditions de prétendre au statut d’une des économies émergentes du continent. À moins que l’épée de la justice qui pèse sur l’ex gouverneur du Katanga l’écarte à jamais de la course présidentielle.



One thought on “Présidentielle en RDC : Pourquoi le bulletin Katumbi devrait être le bulletin idéal pour l’opposition ?”
  1. Chers amis de cas-info, Votre analyse me paraît comme une machine de la propagande de Moise katubi, dans un context réel et pratique, je trouve difficile Mr katubi l’emporter si facilement comme vs le dites neamoins qu’il soit assisté par la machine à voter.

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