Kamerhe, Opposition

C’est la question qui agite l’opposition congolaise depuis 48heures. Vital Kamerhe doit-il ou non se rapprocher du Rassemblement ? Alors que le chef de file de la coalition Félix Tshisekedi lance un appel à toutes les forces politiques à se rassembler pour créer une « dynamique » contre le chef de l’État, les cadres de l’opposition s’interrogent. Et certains, comme le MPCR Jean-Claude Vuemba ont d’ores et déjà fermé la porte. Pas question d’accepter. Alors cette porte, faut-il la fermer ?

Pour Me Baudouin Mayo, un des rares ténors à rester fidèle à l’ancien président de l’assemblée nationale, le besoin d’unité d’actions est plus que pressant. « L’UNC est prête pour un rapprochement avec le Rassemblement », explique-t-il en faisant valoir le « même combat » pour l’alternance. Certes, l’élu de Mbandaka s’exprime en son nom. Président du groupe UNC à l’assemblée nationale, sa porale est toutefois à prendre avec beaucoup de considération. La personne de Kamerhe aussi. Pour l’opposition.

« Versatile », « pas digne de confiance » …Tous les qualificatifs ont été épuisés pour juger sévèrement les allers-retours d’un Vital Kamerhe resté toujours à contre-courant du reste de l’opposition : non au rassemblement derrière Étienne Tshisekedi en 2011, absent de Genval en juin 2016, défection en septembre de la même année pour souscrire à un dialogue boudé par le Rassemblement. Autant de griefs à charge de l’enfant terrible de Bukavu. Pour autant, aujourd’hui que les signaux d’une possible réconciliation sont envoyés, le Rassemblement doit-il se passer vraiment de VK ?

Le potentiel VK 

Tous les analystes politiques qui ont suivi ou approché l’ancien bras droit de Joseph Kabila passé dans l’opposition en 2009 sont d’accord d’une chose : Kamerhe reste un animal politique. Le politiste et économiste français Javier Santiso le décrirait même comme l’acteur politique congolais à avoir le plus de capacité à s’ajuster par rapport aux événements présents et avenirs. Autrement dit, lorsque les coûts de s’obstiner à défier dans la durée un régime répressif – à titre d’exemple – sont élevés, l’opposant peut faire le choix d’accompagner ce pouvoir « fort », dans l’objectif à la fois de préserver ses intérêts et de minimiser le risque de répression. Peut-on appliquer ce schéma au VK qui a rejoint la cité de l’UA en 2016 ? Ce jour-là, en tout cas, il a évoqué le souci de préserver des vies humaines, d’éviter de nouveaux morts. Évidemment, sans convaincre ses camarades de l’opposition.

Mais en attendant la confirmation de l’intéressé, un éventuel retour dans la grande famille de l’opposition pour le patron de l’UNC posera deux questions essentielles au Rassemblement : 1) peut-on se passer d’une personnalité aussi forte, qui reste malgré tout, populaire dans le Kivu, et à ce titre, susceptible de constituer un problème supplémentaire au camp présidentiel ? 2) Cette question résolue, quelle va être la réaction de ses anciens proches devenus membres du Rassemblement ? Vital Kamerhe qui n’a encore rien dit à ce sujet aura aussi à résoudre un autre défi : celui d’expliquer à sa base électorale qu’il vient de prendre une nouvelle direction.


One thought on “Opposition : Atout et problème…, le casse-tête Vital Kamerhe”
  1. Plus des opportunistes prostitués politique au rassemblement , qui a trahi ,trahira toujours. Et pour bien plomber le rassemblement il faut operer en son sein. En bon entendeur, Pila Mosi Keba.

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