Mobutu, RDC

Par CAS-INFO

C’était le 7 septembre 1997 à Rabat, au Maroc, loin de son Zaïre que le maréchal s’était éteint à la suite d’un cancer. Il sera inhumé dans la discrétion la plus totale au cimetière chrétien de la capitale marocaine. Un contraste fort avec l’exercice du pouvoir qui le caractérisait.

Sa fuite de Kinshasa vers son fief natal, Gbadolite, intervient le 16 mai 1997, un jour avant que les troupes de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo ( AFDL) de Laurent Désiré Kabila rentrent dan la capitale Kinshasa. L’homme fort du Zaïre prendra ensuite la direction de Lomé (Togo) pour être accueilli par son ami de longue date, Gnassingbé Eyadéma. L’escale à Lomé n’est pas longue. Le 23 mai, un autre exil l’attend. C’est Rabat au Maroc qu’il déposera, enfin, ses valises et y mourra plus tard. Depuis, sa dépouille traîne encore au Maroc et attend indéfiniment le feu vert du gouvernement congolais pour retrouver la terre de ses ancêtres.


La tombe de Mobutu à Rabat/Maroc – Photo le360.ma

Pour son rapatrièrent, les pourparlers à cet effet entre le pouvoir de Kinshasa et les membres de la famille du défunt maréchal sont au point mort.

20 après son décès, les proches de son opposant historique Étienne Tshisekedi redoutent le même scénario. Décédé le 1er février 2017 à Bruxelles à la suite d’une embolie pulmonaire, la dépouille mortelle de celui qui a combattu le régime de Mobutu pendant près de 2o ans avant l’arrivée des Kabila, reste bloqué dans la capitale belge depuis 7 mois. Au milieu des querelles politiques entre le pouvoir et l’UDPS.

Ces deux cas ne sont pas sans rappeler celui de l’ancien premier ministre et bref président d’un Katanga indépendant, Moïse Tshombe. Mort en exil en 1969, il sera enterré dans un cimetière méthodiste d’Etterbeek, près de Bruxelles.

Alors que la RDC traverse une crise politique aigue, due à l’absence des élections depuis l’expiration du mandat du président actuel au pouvoir Joseph Kabila le 20 décembre 2016, l’anniversaire de la disparition du Maréchal, retenu loin de ses bases deux décennies durant, rappelle à quel point la stabilité politique et la réconciliation nationale demeurent une quête éternelle pour le pays.