M23, Est, RDC

Par CAS-INFO

Quatre ans après sa défaite face aux forces gouvernementales, le M23 a fait son retour fracassant à la Une de l’actualité, après la publication, lundi, d’un rapport de l’Organisation Human Rights Watch, qui accuse le gouvernement congolais d’avoir « recruté » 200 ex combattants de l’ancien mouvement rebelle pour l’« aider » à « réprimer » les manifestants, en 2016.

Au-delà de ces accusations, d’ores et déjà , rejetées par les autorités congolaises, les révélations de HRW permettent surtout de rappeler l’une des pires tragédies que le pays a connues pendant les vingt dernières années.




En Mars 2009, à la suite des accords de paix de Goma, Kinshasa pensait avoir mis fin à la rébellion tutsie du CNDP dirigée par le général Nkunda Batware. Mais c’etait sans compter avec les velléités de l’éternel recommencement qui caractérisait ce « ventre mou » de la république, l’Est du pays.

Avril 2012, accusant le gouvernement de ne pas respecter les termes des accords de Goma, d’ex membres du CNDP se mutinent et fondent le Mouvement du 23 Mars, le M23, en référence à la date de signature de ce compromis. Chapeauté par un nouvel homme fort de cette interminable série : le général Sultani Makenga, issu, lui aussi, des rangs tutsis. Les États-Unis ne tardent pas à l’inscrire sur leur liste noir pour « horreur à grande échelle sur les civils ».

À l’instar de ses précurseurs – le RCD, et le CNDP – le M23 se trouve, en effet, très vite, dans le collimateur des ONG des droits de l’Homme, notamment de Human Rights Wacth, mais aussi, de l’ONU, qui l‘accusent d’être responsable des « crimes de guerre, d’exécutions sommaires, viols et recrutements forcés ». Mais également de bénéficier du soutien financier, matériel et militaire du Rwanda.

Un classique, dans le drame que vit la RDC depuis plusieurs années. En 20 ans, le pays aura connu 4 rebellions portant toutes ou presque, la même marque : L’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), qui se défait du régime de Mobutu en 1997. Elle est suivie une année seulement, le 2 Août 1998, par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), qui devient un des protagonistes majeurs signataires des accords de Sun City. Mécontent de la cessation des hostilités par le gouvernement congolais contre les rebelles Hutu rwandais du FDLR, le général Nkunda Batware fait défection pour créer en 2007 le CNDP, le Conseil national pour la défense du peuple. Ce sera l’ancêtre du M23.



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