Étienne Tshisekedi

Les Congolais appelés encore à patienter avant de rendre un dernier hommage à Étienne Tshisekedi. Ça ne sera plus pour le 12 mai prochain, mais un peu plus tard. La décision est tombée tard mardi soir.

« Pour faire échec au plan machiavélique programmé par la mouvance Kabiliste d’engager notre pays dans une voie de la violence lors des obsèques de notre héros national, au nom de la paix et après concertations avec la famille biologique du défunt, l’Udps a pris, en toute responsabilité, la décision de renvoyer à une date ultérieure le rapatriement de la dépouille de notre président », a annoncé le Secrétaire général Jean-Marc Kabund dans un communiqué envoyé dans les rédactions.

Cette décision intervient après un bras de fer avec les forces de l’ordre toute la journée de mardi. Ces dernières venaient de prendre le contrôle du siège du parti à Limete en réponse à l’incendie, la veille, d’un poste de police devant la « permanence » de la principale formation de l’opposition.

Pour l’Udps, il s’agit d’une « cabale montée par le pouvoir » qui tente, selon elle, par tous les moyens, d’empêcher le retour au pays de la dépouille mortelle de son président, dénonce le parti qui sollicite désormais la sécurité auprès de la Monusco.

Inhumation au siège du parti refusé

Le report du rapatriement de la dépouille de l’opposant historique peut aussi s’expliquer par le refus des autorités municipales d’autoriser l’inhumation au siège du parti comme le prévoyait l’Udps. Dans une lettre en réponse à la demande des mesures de sécurités formulée par le parti en vue du bon déroulement des obsèques, le gouverneur de la ville de Kinshasa André Kimbuta a évoqué une série des textes régissant les funérailles et les sépulcres depuis l’épôque coloniale pour justifier l’interdiction d’utiliser le siège comme lieu de la dernière demeure de l’ancien Premier ministre.

Décédé le 1er février 2017 en plein dialogue du centre interdiocésain, Étienne Tshisekedi ou plus précisément sa dépouille est devenue un véritable enjeu politique. L’Udps et le gouvernement veulent chacun garder le contrôle des obsèques du lider maximo dont personne ne peut mesurer l’ampleur ni le débordement.