Jeunes, Rassemblement

Ils accusent pèle mêle leurs chefs des partis de « manque de vérité » et de choix politiques en contradiction « avec ses convictions ». Les présidents des ligues des jeunes d’Envol, le parti de Delly Sesanga et de l’ECidé, cher à Martin Fayulu, ont décidé de jeter l’éponge en pleines tourmentes pour leur famille politique.

Au-delà des raisons avancées pour justifier leur départ, c’est le timing et la similitude de leur défection qui intriguent. Le Rassemblement est engagé dans une course à la montre pour empêcher ce qu’il considère comme une violation de l’accord du 31 décembre 2016 avec la nomination de Bruno Tshibala au poste de premier ministre.

Or, cette principale revendication de l’opposition ne semble plus poser problème à l’ancien protégé de Martin Fayulu, Laurent Otshumbe, qui préfère désormais se concentrer sur les élections, « au lieu de continuer à revendiquer la Primature qui est confiée à un digne fils du Rassemblement », a-t-il fait remarquer.

Une décision suicidaire

Pourtant, le problème est ailleurs. En démissionnant, les ex présidents des jeunes participent à l’opération d’affaiblissement de l’image du Rassemblement. Ils contribuent volontairement ou pas au futur discours du pouvoir qui tendra à ponter un rassemblement isolé et qui n’a plus des troupes.

Mais ces départs qui seront vus comme de la pure trahison côté Rassemblement pourraient être un couteau à double tranchant pour les « jeunes égarés », comme les appellent un responsable de la coalition.

En effet, tout le problème pour les démissionnaires sera de construire sereinement une nouvelle carrière sur base de soupçon de trahison. À moins qu’ils aient choisi une opération « Kamikaze » pour leur suicide et l’explosion du Rassemblement.