Sauf changement de dernière heure, le président Joseph Kabila s’apprête à nommer le Premier ministre devant conduire la transition. Ce vendredi 7 avril 2017, expire normalement le délai fixé par le chef de l’État qui a échangé jeudi avec l’actuel chef du gouvernement Samy Badibanga et tous es regards sont désormais tournés vers le Palais de la Nation. En attendant de connaitre le nom de l’heureux élu, tour d’horizon des potentiels candidats.

Sur la toile, dans les salons huppés de la capitale et dans plusieurs états major des partis politiques, plusieurs noms reviennent. Il s’agit de Bruno Tshibala (exclu de l’UDPS), Valentin Mubake (également exclu) et Félix Tshilombo Tshisekedi désormais à la tete de la grande coalition de l’opposition, le Rassemblement.

Tshibala, le rebelle

Exclu de l’UDPS pour avoir refusé de soutenir la candidature de Félix Tshisekedi à la tête du Rassemblement, et de Pierre Lumbi au Comité national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre, Bruno Tshibala a décidé de créer la dissidence en allant rallier Joseph Olengha nkoy. Un choix qui fait de mal à l’Udps et au Rassemblement.

Arrêté à l’aéroport international de N’Djili au lendemain des manifestations des 19 et 20 septembre 2016 qui ont causé plusieurs morts, il sera libéré de la prison de Makala sans aucun procès. Pour beaucoup, il a les faveurs des pronostics et peut être nommé Premier ministre en remplacement de Samy Badibanga.

Originaire de la région du Kasai comme Badibanga, il pourrait être une bonne réponse face au phénomène Kamwina Nsapu qui a déjà dévasté plus de 400 vies selon OCHA. Seul bémol, sa dissidence et son rapprochement avec le pouvoir risque de l’éloigner davantage de la base de l’Udps et compliquer sa gestion du gouvernement. Joseph Kabila mettre sans doute ce facteur dans la balance.

Mubake, l’intraitable

Il est l’un des gardiens du temple UDPS depuis plusieurs années. Exclu du parti mercredi dernier pour avoir rencontré le chef de l’État Joseph Kabila contre la volonté de la hiérarchie, Valentin Mubake se considère toujours comme celui que Tshisekedi avait désigné à ce poste de son vivant.

Le privilège lui accorder par le chef de l’Etat en le recevant seul mercredi au Palais de la Nation a fait dire aux nombreux observateurs que c’est lui l’oiseau rare attendu. En effet, Valentin Mubake garde ses chances. Son intransigeance peut être un atout pour bien conduire la transition et atteindre l’objectif ultime : les élections.

Cependant, cette intransigeance peut pousser Joseph Kabila à hésiter. Deuxième point d’interrogation, sa province d’origine. Il est du Sud-Kivu et le critère géopolitique risque de lui jouer un sale tour.

Félix Tshisekedi, le redoutable

C’est lui que le Rassemblement a choisi comme unique candidat Premier ministre pendant les discussions du Centre interdiocésain. Fils de la figure emblématique de la scène politique congolaise, sa nomination pourrait sérieusement décrisper le climat politique. Croient savoir, en tout cas, ses soutiens politique.

Mais un Tshisekedi à la Primaire peut toujours en rappeler un autre et le risque de confrontation directe avec le chef de l’État. Le deuxième handicap pour le président du Rassemblement est lié à sa proximité avec le riche ex gouverneur de l’ex Katanga Moïse Katumbi en guerre totale avec le pouvoir.

Joseph Kabila qui ne semble pas pressé d’ouvrir la porte au retour du candidat du G7 va-t-il céder en offrant la Primaire à Felix Tshisekedi ? Un scénario possible si l’accord de la Saint Sylvestre était scrupuleusement respecté dans les instants qui nous séparent avec la décision du chef de l’État.