Transition sans Kabila, Rassemblement

Par CAS-INFO

La réclamation phare du Rassemblement, à savoir, la mise en place d’une transition « sans Kabila », vit-elle ses moments de doute ? C’est le moins qu’on puisse se demander après la lettre du G7 – un des principaux alliés au sein de la coalition – qui suscite des questions, adressée mardi à son Président, Felix Tshisekedi.

« À cette étape importante de notre lutte commune pour la démocratie et l’État de droit dans notre pays, il est fondamental que nos points de vue soient toujours harmonisés sur les questions essentielles notamment de stratégie et de communication de manière à renforcer notre unité et l’efficacité de notre action », expose le G7.
Katumbi, Félix
Félix et Katumbi, deux leaders du Rassemblement

La plateforme qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle recommande clairement que la coalition adopte un même « entendement » sur le sort de l’Accord de la Saint Sylvestre, ainsi que sur « les voies et moyens d’atteindre l’objectif stratégique de la ‘transitons sans Kabila’ ». Des éléments qui doivent faire l’objet d’une réunion des composantes du Rassemblement que le G7 souhaite la plus rapide possible.

Difficile de savoir pour l’instant ce que mijote la formation de Pierre Lumbi alors que l’opposition traverse des moments de doute. Cette demande de réunion sur l’essentiel des sujets de la stratégie de l’opposition témoigne-t-elle des difficultés auquel fait face le Rassemblement devant la tournure qu’a prise la crise politique dans le pays ? S’agissant surtout du maintien ou non du chef de l’État à son poste au-delà du 31 décembre 2017 ? L’échéance vient tout juste de passer et Joseph Kabila est toujours Président. Les composantes du RASSOPP ont sans aucun doute beaucoup de choses à se dire.

Le processus électoral toujours en marche

Le désir du G7 d’ »harmoniser » les vues est quand même exprimé alors que le processus électoral suit toujours son cours comme si de rien n’était. Mardi, malgré la controverse que suscite son système de vote par la « machine à voter », la Commission électorale nationale indépendante a annoncé en avoir reçu un premier lot de 8 kits et va « entamer » une campagne d’éducation civique pour expliquer les « avantages de son instrument électoral.

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Sur le plan international, très peu de voix, si ce n’est aucune, s’élèvent pour soutenir un projet de transition qui écarterait l’actuel président de la République. Même après les violences du 31 décembre (la répression de la marche de l’Église Catholique par les forces de l’ordre Ndlr), la Belgique, la France, les États-Unis ou encore l’ONU ont réitéré leur appel à la « nécessité » d’appliquer intégralement l’accord du 31 décembre 2016. Un compromis qui, si ses mesures de description étaient respectées dans leur ensemble, permettrait à l’ancien Gouverneur du Katanga de regagner le pays et de concourir à la présidentielle fixée au 23 décembre 2018.

Côté Gouvernement on ne cesse, pourtant, à l’instar du chef de l’État, de répéter que l’accord est bel et bien respecté. « Outre la formation convenue d’un gouvernement d’union nationale et par la suite, la mise en place du CNSA », a soutenu Joseph Kabila lors de ses vœux de nouvel an, le travail de « titan » abattu par la CENI dans la révision du fichier électoral et notamment l’adoption et la promulgation de la loi électorale, « conduisent le pays de manière irréversible vers l’organisation des élections ». Un défi à ses détracteurs.