Par CAS-INFO

La République populaire de la Chine s’est prononcée pour la levée totale de l’embargo sur les armes imposé à son partenaire, la RDC, lui permettant ainsi d’accéder aux marchés des armes, a appris lundi ACP, d’une source proche de la mission diplomatique chinoise dans ce pays.

« La Chine, comme d’autres pays, préconise la suppression pure et simple de cet embargo, de façon à permettre à la RDC d’accéder librement au marché des armes sans aucune restriction», a dit la source, citant le représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, Geng Shuang, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation générale en RDC, le 08 décembre dernier à New York.

« La Chine s’est fondé sur les multiples informations confirmant la possession, notamment par le M23, des armes plus sophistiquées que les forces de sécurité de la RDC et même plus que celles de la Monusco, selon le double aveu de la cheffe de la Mission onusienne, Keita Bintou, et du secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres », a expliqué Geng Shuang, dénonçant « l’impact négatif de l’embargo sur les armes du Conseil de sécurité sur les capacités sécuritaires des autorités congolaises ».

Situation sécuritaire préoccupante

Le diplomate chinois a également souligné l’impératif de la désescalade de la situation et du « rétablissement de la stabilité le plus rapidement possible ».

« Tous les groupes armés, y compris le M23, doivent immédiatement cesser les hostilités, déposer leurs armes sans condition, se retirer des zones occupées et s’engager dans le dialogue politique et le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration », a-t-il insisté.

La même source précise qu’au cours de cette session préparatoire, les délégués de 15 pays membres du Conseil de sécurité, dont 5 permanents et 10 non permanents, auxquels se sont joints ceux de la RDC et du Rwanda, se sont exprimés sur plusieurs points avec, en priorité, « la situation sécuritaire aggravée par le M23, mais aussi la problématique de l’embargo des armes auquel la RDC est astreinte depuis 2008 ».

Depuis le 08 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU est en réunion sur la situation générale de la RDC, avec comme finalité le renouvellement du mandat de la MONUSCO tel que prévu dans la Résolution 2612 (2021), adoptée lors de sa 8936 ème réunion du 20 décembre 2021, note-t-on.

Parlant de cet embargo imposé à son pays, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a, au cours d’un briefing tenu dernièrement avec son collègue de la Communication et médias, Patrick Muyaya, à Kinshasa, qualifié l’« obligation de déclaration » imposée par le comité des sanctions aux fournisseurs de la RDC d’ « embargo qui ne dit pas son nom ».

Christophe Lutundula qui prend part également à la réunion du Conseil de sécurité évoquée ci-haut, a fustigé, selon lui, cette « injustice flagrante, assimilable à un soutien à ceux qui combattent la RDC »

« Cette histoire d’embargo qui ne dit pas son nom, qu’on appelle déclaration, même faite par ceux qui nous vendent [les armes], nous n’en voulons plus ! », a martelé Christophe Lutundula.