Kengo, Katumbi, Bemba

Par CAS-INFO

C’est la première voix discordante au sein des institutions, dans le dossier Katumbi. Elle est signée, Léon Kengo Wa Dondo. Dans une interview accordée à RFI, mardi, le Présidnt du sénat appelle au retour de l’opposant au pays et sa participation à la présidentielle du 23 décembre.

« Je suis pour que Moïse Katumbi rentre au pays et se présente. L’exclure c’est avoir peur qu’il se présente et qu’il puisse être élu », a assené le patron de la chambre haute du parlement qui insiste sur l’inclusivité du scrutin. « On doit faire en sorte que tous ceux qui veulent se présenter, se présentent », a-t-il déclaré.

Érigé en homme à abattre par le pouvoir, l’ancien gouverneur du Katanga s’est vu refusé l’accès au territoire national le 3 et le 4 aout dernier. Une fermeture des frontières qui l’a empêché de déposer sa candidature dans le délai. Kengo considère que fermer les frontières n’est pas la solution. Seules les urnes devraient être le seul juge.

« Vaut mieux qu’il se présente et s’il n’est pas élu, il baissera ses prétentions et s’il est élu c’est très bien. Il est le fils du pays », a plaidé l’ancien Premier ministre.

Alors que le candidat d’Ensemble est condamné par une décision de justice et qu’il est considéré comme un fugitif par le Gouvernement, Kengo estime qu’à ce stade, il appartient au Chef de l’État lui-même de décanter la situation en utilisant l’amnistie.

« Maintenant, nous sommes au début des élections. Mon souhait le plus clair c’est que tout le monde se présente de manière à ce qu’on ne critique pas qu’on a exclu l’un ou l’autre. Mais comme il a été condamné, je demande au Président de pouvoir l’amnistier. La seule possibilité qui reste c’est de bénéficier de l’amnistie. Comme ce qu’on poursuit, ce sont les faits politiques ».

Dans la même interview, Léon Kengo Wa Dondo plaide également pour Jean Pierre Bemba, l’autre opposant sous la menace d’invalidation de candidature. « J’ai été heureux de son acquittement, parce que Jean Pierre Bemba, de par son père, est un peu mon fils. Et il a le profil que je considère comme apte de se présenter à l’élection présidentielle. », se félicite-t-il. « Il est condamné pour subornation de témoins. Si les faits principaux pour lesquels il a été poursuivis sont considérés comme non établis, la subornation de témoins est une infraction auxiliaire. On aurait dû l’acquitter aussi. ».