Par Jean Pierre K

C’est son premier acte en tant que gouverneur de Kinshasa. Investi mercredi par la plénière de l’assemblée provinciale, le nouveau patron de la capitale a trouvé un dossier brulant sur sa table. La marche des opposants à l’itinéraire  imprécis.

Selon ses initiateurs, l’activité devrait partir de «  toutes les 24 communes de Kinshasa », pour converger enfin vers l’échangeur de limeté, autour du monument  de Patrice Emery Lumumba. Un véritable casse-tête pour les forces de l’ordre qui auraient eu de la peine à sécuriser une marche aux manifestants « éparpillés ».

Même s’il ne ressort pas clairement dans la décision de l’hôtel de ville, cet  aspect a sans doute été pris en compte par Gentiny Ngobila. Dans sa correspondance aux organisateurs, le gouverneur de la ville capitale met plutôt en avant plan, le caractère « sacré » de la date choisie par les manifestants.

« « Je suis au regret de ne pas pouvoir prendre acte de votre activité au regard de la date sacrée et commémorative du 30 juin qui devrait être respectée  par tous les patriotes », a rappelé  l’autorité urbaine.

En effet, le 30 juin de chaque année, le pays célèbre la date de son accession à l’indépendance.  L’édition 2019 qui marque le 59ème anniversaire se passera d’ailleurs dans la méditation, ont décidé  les nouvelles autorités.

Mais pour Lamuka, le choix de la date a bien  ses motivations. « Il est un moment de l’histoire où le peuple doit s’assumer pour conquérir sa liberté, sa dignité et sa souveraineté. Mobilisation-nous ce 30 juin 2019 ! L’avenir de nos enfants et des générations futures en dépend« , avaient indiqué dans une déclaration commune, les principaux ténors de la coalition dont Moise Katumbi et Jean Pierre Bemba.

 » Jusqu’où nos politiciens peuvent aller ? jusqu’à à organiser une manifestation politique le 30 Juin, date sacrée de notre Nation, date pour laquelle nombre des congolais sont morts », s’est pour sa part,  interrogé Patrick Nkanga, porte-parole du bureau politique du  PPRD.

La marche du 30 juin est la première à être interdite par les autorités depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays. Les autorités qui considèrent qu’organiser « une manifestation de revendication à cette date friserait le sabotage contre la mémoire de la République » ont instruit la police à disperser tout rassemblement. Lamuka qui ne va surement pas digérer le rejet de sa marche voudrait faire le forcing, un choc frontal avec les forces de l’ordre est en vue.